La croissance du Togo a été solide ces dernières années, dépassant 6 % entre 2021 et 2023, mais elle devrait ralentir à 5,3 % en 2024 et 5,0 % en 2025.
Ce fléchissement s’explique par la transition vers une politique budgétaire plus stricte et la baisse de la demande mondiale, ainsi que des perturbations dans l’approvisionnement en électricité.
Malgré ces défis, le secteur des services reste dynamique et l’agriculture montre une certaine résilience, même face à l’insécurité alimentaire et aux aléas climatiques.
Pour maintenir une croissance durable et inclusive, le Togo doit mettre en œuvre rapidement des réformes structurelles, notamment pour stimuler le secteur privé et l’emploi productif.
Améliorations budgétaires
Le déficit budgétaire s’est réduit à 6,4 % du PIB en 2024 grâce à une meilleure mobilisation des recettes et à la réduction des investissements publics, mais la dette publique a atteint 72.1% du PIB, avec un recours accru à l’endettement à court terme.
Il est essentiel de restaurer la discipline budgétaire tout en préservant les investissements dans le capital humain et les infrastructures, et en renforçant l’efficacité des dépenses publiques.
Perspectives à moyen terme et risques
La croissance pourrait se stabiliser autour de 5,5 % en 2026-2027, à condition que les incertitudes mondiales s’apaisent et que les objectifs de consolidation budgétaire soient limités.
Les investissements privés, notamment dans la plateforme industrielle d’Adétikopé (PIA), et une inflation modérée devraient soutenir la reprise. Cependant, des risques importants subsistent : tensions géopolitiques, insécurité régionale liée aux conflits dans le Sahel, et chocs climatiques, qui pourraient aggraver la pauvreté et la fragilité.
Mobilisation fiscale, un levier stratégique
La part des recettes intérieures dans le PIB est passée de 12,1 % en 2013 à 14,7 % en 2023, grâce à des réformes institutionnelles et à la digitalisation. Malgré ces progrès, l’assiette fiscale reste étroite.
Pour renforcer la mobilisation des ressources, il faut rationaliser les dépenses fiscales, mieux intégrer le secteur informel, étendre la fiscalité foncière, et introduire des mesures écologiques (écotaxes, taxe carbone), qui pourraient générer jusqu’à 1 % du PIB par an d’ici 2035.
Réformes prioritaires
Renforcer la gestion des investissements publics par une meilleure sélection, planification et exécution des projets, intégrant les risques climatiques et promouvant les partenariats public-privé (PPP).
Améliorer la gouvernance, la transparence et la redevabilité dans la gestion des projets publics.
Accroître l’efficacité de la dépense publique et cibler les politiques budgétaires pour préserver les services essentiels et le capital humain.
La voie à suivre
Le Togo doit accélérer les réformes structurelles pour atteindre un potentiel de croissance de 6 % ou plus, réduire la pauvreté extrême et viser le statut de pays à revenu intermédiaire élevé d’ici 2045
Cela nécessite une mobilisation accrue des ressources intérieures, des investissements stratégiques dans le capital humain et les infrastructures, et un engagement politique fort pour garantir la cohésion sociale et la résilience économiques.