À l’occasion de son 30e anniversaire, l’Union Économique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) célèbre ses trois décennies d’existence sous le thème « UEMOA, 30 ans : une expérience d’intégration résiliente face aux chocs exogènes ». Le Togo marque cette étape avec une conférence prévue le 18 septembre 2024 à Lomé, rassemblant acteurs nationaux et partenaires pour évaluer les acquis et les perspectives de l’Union.
L’Union Économique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) célèbre en 2024 ses 30 ans d’existence, depuis sa création le 10 janvier 1994 à Dakar, dans un contexte marqué par la dévaluation du franc CFA. L’institution, constituée initialement de sept États (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Mali, Niger, Sénégal, Togo) et rejointe par la Guinée Bissau en 1997, a été mise en place pour relever des défis communs dans un souci de solidarité régionale. À Lomé, cette célébration revêt une importance particulière avec la tenue d’une conférence le 18 septembre 2024. Aminata LO PAYE, Représentant Résident de l’UEMOA au Togo, a animé une conférence de presse ce 17 septembre pour présenter les objectifs de cet événement et les réalisations de l’Union au Togo. Elle a évoqué les progrès réalisés par l’UEMOA en matière de gouvernance économique régionale, d’amélioration des infrastructures et de mise en œuvre de réformes communautaires. Le processus d’intégration a permis d’adopter des mesures telles que l’harmonisation des législations fiscales, la création de postes de contrôle juxtaposés (PCJ), ainsi que la mise en place d’un Tarif Extérieur Commun (TEC) pour renforcer le marché commun. À ce jour, au Togo, 48 projets ont été réalisés pour un montant de plus de 126 milliards FCFA, atteignant un taux de 76 % de mise en œuvre des réformes.
30 ans de résilience face aux nombreux chocs exogènes

Les 30 ans de l’UEMOA témoignent d’une résilience face aux nombreux chocs exogènes, allant des crises économiques mondiales à la pandémie de COVID-19. L’UEMOA a su renforcer son rôle d’intégrateur économique en instaurant des mécanismes de surveillance multilatérale et en consolidant les réformes dans des secteurs clés tels que les infrastructures, le commerce et la fiscalité. Le chemin parcouru illustre l’engagement des États membres à créer une union solide et performante, malgré les fluctuations économiques et politiques. Le thème de cette célébration, « UEMOA, une expérience d’intégration résiliente face aux chocs exogènes », met en lumière la capacité de l’Union à s’adapter aux nouvelles réalités mondiales, tout en maintenant un cadre économique stable. Les efforts pour stimuler le commerce intra-UEMOA, harmoniser les législations et renforcer la compétitivité économique des États membres sont des témoins du succès de cette approche collective. Créée en 1994, dans un contexte de crise monétaire, l’UEMOA s’est constituée en un espace économique et monétaire unifié, avec pour mission de garantir la libre circulation des personnes, des biens, des services, et des capitaux, tout en assurant la stabilité monétaire dans ses États membres. Ces derniers, partageant la monnaie commune, le franc CFA, ont bâti une coopération régionale fondée sur des objectifs précis : renforcer la compétitivité économique, assurer la convergence des politiques, et harmoniser les législations. Aujourd’hui, l’UEMOA fait face à de nouveaux défis économiques mondiaux, sécuritaires et environnementaux, qui nécessitent une coopération accrue entre les États membres et des réformes innovantes. Le Forum de Ouagadougou prévu en octobre 2024 sera l’occasion de réaffirmer cet engagement et de tracer les perspectives pour la décennie à venir.
Évolution de la situation économique dans l’UEMOA

Evaluée à partir du PIB nominal, la production est passée de 15 028,2 milliards FCFA en 1994 à 121 494,7 milliards FCFA en 2023 impulsée par l’ensemble des secteurs d’activités. La croissance économique de l’Union a été relativement stable sur la période 94 à 97 avec une croissance moyenne d’environ plus de 4%. Sur la période 98 à 2011, on observe une grande fluctuation marquée par une récession en 2008 (- 2,1%) due à la crise économique mondiale et une baisse de croissance en 2011 (0,72%) en raison de la mauvaise campagne agricole. Sur la période 2012 à 2023, la croissance de l’Union est restée plus ou moins stable avec une baisse drastique en 2020 (1,4%) en raison de la COVID-19 suivie d’une reprise en 2021. L’économie de l’Union a donc été résiliente. L’inflation a globalement été maitrisée dans l’Union, sur la période 1998-2022 ne dépassant à peine 3%. Toutefois, on note des pics en 2008 et 2022 dus respectivement à la crise économique mondiale et à la crise russo-ukrainienne qui ont entrainé une hausse généralisée des prix des produits. Selon les données de la Banque mondiale, l’inflation au niveau de l’Union a atteint la barre de 29,46% en 1994 avant de passer à 16,42% en 1995, 10,47% en 96, 8,94% en 97 et 4,27% en 98. On note ainsi une baisse du niveau de l’inflation de manière continue à partir de 1994 (dévaluation du FCFA et création de l’UEMOA). Les transactions commerciales intra-communautaires ont connu une hausse de 2006 à 2022. Avec 3.949,9 milliards, les échanges intra-UEMOA se sont situés à 14,5% en 2022, contre 14,2% en 2021. En juin 2024, elles se projettent à 4397,8 milliards pour l’année.