L'économiste du Togo

Un système de gestion des finances publiques en constante amélioration


Le Togo a achevé et présenté, le mardi 5 novembre 2024, sa troisième évaluation PEFA (Public Expenditure and Financial Accountability), un exercice d’évaluation de la gestion des finances publiques qui couvre la période 2019-2021.

L’évaluation, réalisée tous les 4 ans à la demande du pays, vise à mesurer la performance du Togo en matière de transparence, de redevabilité, et de bonne gestion des finances publiques. En plus de l’évaluation traditionnelle, le rapport PEFA 2023 inclut une analyse spécifique des dimensions de genre et de climat, une innovation pour un pays africain, comme l’a souligné le ministre de l’Économie et des Finances, Essowè Georges Barcola.


Des progrès constants et significatifs
Les résultats de cette évaluation montrent une amélioration notable des performances du système de gestion des finances publiques togolais par rapport à l’évaluation de 2016. Selon le rapport, 17 des 31 indicateurs étudiés (soit 55 %) ont obtenu des notes en progression, et la plupart sont désormais au-dessus de la moyenne des critères PEFA.

Une avancée importante a été relevée notamment dans les phases initiales de préparation budgétaire, bien que des marges d’amélioration subsistent dans le cycle final, notamment pour la supervision et l’audit externe. Pour cette troisième édition, le Togo a été particulièrement ambitieux en ajoutant des évaluations spécifiques aux enjeux de genre et de climat, comme l’a souligné le ministre Barcola : « En plus du PEFA classique, une évaluation ciblée sur le genre et une autre sur le climat ont été réalisées. C’est une illustration de la priorité accordée à ces deux dimensions dans la mise en œuvre de la politique publique.

Le Togo est ainsi le premier pays africain à intégrer ces deux dimensions dans son rapport PEFA. » Le ministre a souligné la nécessité d’une amélioration continue dans l’exécution des projets liés au climat et au développement durable, mettant en avant le budget vert de 2024, qui s’élève à 118 milliards de FCFA. Selon lui, « ce n’est pas n’importe quoi pour un début. » Il a également insisté sur l’importance de renforcer les capacités du personnel en le dotant de formations et d’outils modernes, notamment des logiciels sophistiqués, afin de faciliter le suivi et le contrôle des actions.

« Il est crucial que les agents, tant ceux chargés de l’exécution que du contrôle, soient au meilleur niveau pour garantir le respect des procédures, » a-t-il affirmé. Il a enfin exprimé son engagement à améliorer les dispositifs internes et externes de contrôle afin d’éviter les défaillances et de s’assurer que lors des prochaines évaluations, les insuffisances relevées auront été corrigées.

Selon les résultats, 67 % des indicateurs sensibles au genre et 14 % des indicateurs sensibles au climat répondent déjà aux meilleures pratiques internationales. L’introduction de la budgétisation sensible au genre est désormais effective, tandis que des travaux sont en cours pour intégrer une budgétisation tenant compte du climat et de l’environnement.


Un soutien continu des partenaires techniques et financiers


Cette évaluation a bénéficié de l’appui financier de l’Union européenne, représentée au Togo par l’ambassadeur Gwilym Jones, qui a salué l’organisation de ce séminaire de dissémination des résultats. Il a réaffirmé le soutien de l’Union européenne pour « accompagner le Togo dans son travail d’évaluation de ses finances publiques et entreprendre des réformes clés pour améliorer la gestion de ces finances ».

Le Togo a obtenu la certification PEFA Check pour les trois rapports évalués, ce qui confère une reconnaissance internationale de la qualité du processus d’évaluation. Le rapport servira de base pour un nouveau plan d’actions en matière de gestion des finances publiques, en alignement avec les meilleures pratiques internationales.

Parmi les autres avancées, le ministre Barcola a rappelé les résultats du premier rapport Business-Ready 2024 de la Banque mondiale, où le Togo se distingue comme meilleur réformateur en Afrique de l’Ouest et troisième en Afrique subsaharienne. Il a également mentionné la notation positive du pays par les agences Moody’s et Standard & Poor’s, avec une perspective révisée de stable à positive.

Des défis restant à relever
Malgré les progrès, le gouvernement togolais est conscient des défis restants pour consolider les acquis et continuer les réformes. Le ministre Barcola a exprimé la volonté du Togo de renforcer les mesures en matière de gestion des finances publiques, avec le soutien des partenaires financiers, afin de poursuivre l’amélioration du cadre macroéconomique et d’assurer une croissance continue.

Partager

Laisser un commentaire

Catégories

Autres articles

UEMOA : la représentation Togo échange avec la société civile d’Atakpamé

novembre 21, 2024

Les agents des douanes, des administrations publiques, des collectivités locales, des opérateurs économiques, des transporteurs, des professionnels de médias ont...

La Banque du Ghana a un nouveau siège

novembre 21, 2024

Le président Nana Addo Dankwa Akufo-Addo a officiellement inauguré le nouveau siège de la Banque du Ghana ( BoG) d'une...

Carte brune de la CEDEAO, une garantie de l’intégration et la sécurité transfrontalière

novembre 21, 2024

Lomé, la capitale togolaise est au cœur de la réflexion régionale sur l’intégration et la sécurité transfrontalière alors qu’elle accueille...

Sécurité à Kpendjal Ouest : un modèle d’action contre le terrorisme au Nord Togo

novembre 20, 2024

Face à la montée des menaces terroristes dans les zones sensibles du Nord Togo, notamment à Kpendjal Ouest, le gouvernement...