Sur les côtes togolaises et béninoises, la pêche artisanale regagne en intensité. Devant des tas de poissons fraichement débarqués des pirogues sur la place à Kpémé, Togo, Djourdé Bouboukari, l’ancien étudiant de 29 ans devenu pêcheur, explique que ce retour des poissons a un rapport direct avec les travaux du WACA.
« Les poissons aiment là où il y a les fosses. Avec les travaux du WACA, des excavations sous-marines ont été creusées pour prélever le sable qui a servi à reconstituer les plages. Quand les poissons passent, ils vont directement dans ces fosses et sont poussés vers la côte. C’est là notre avantage, » se réjouit-il.
« En moins d’un an après les travaux, certaines espèces de poissons disparues de nos côtes sont en train de revenir, » ajoute Dosseh Legbeze, président de la Fédération nationale des coopératives des pécheurs du Togo. « Lorsque la pêche est bonne, la recette peut aller jusqu’à 3 ou 4 millions francs CFA par jour ! »
Au bout de la chaine, les mareyeuses voient leur situation évoluer sensiblement. A Kpémé, Florence Akouete ne connait plus de rupture d’approvisionnement en poissons. « Du lundi au dimanche nous avons du poisson, à l’exception du mercredi où les hommes ne vont pas en mer », dit-elle. Cette mère de trois enfants revend le poisson fumé dans les villages environnants, et aussi dans la capitale Lomé. « J’achète de la nourriture, je donne de l’argent de poche aux enfants, j’aide mon mari pour les soins médicaux de la famille, et je me fais plaisir pour ce qui concerne mes propres besoins. »