Léconomiste du Togo

Financement de la santé: L’OMS au Togo a mobilisé 12,161 millions USD en 2024


Le rapport annuel 2024 du bureau de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) au Togo révèle une année d’action intense et de progrès majeurs dans le renforcement du système de santé national. Avec une mobilisation financière de plus de 12 millions de dollars et un taux d’exécution budgétaire supérieur à 80 %, l’OMS consolide son rôle d’acteur central dans l’appui aux priorités sanitaires du pays, de la riposte aux épidémies à la digitalisation et à la santé communautaire.

En 2024, le bureau de l’OMS au Togo a mobilisé un total de 12,161 millions de dollars américains, dont 79 % provenaient de fonds volontaires et 21 % de fonds réguliers. Des contributeurs majeurs tels que GAVI, la Commission Européenne, USAID, le Fonds UBRAF, le Fonds Français MUSKOKA, le Fonds Mondial, le CDC et le PANDEMIC Fund ont soutenu ces efforts. La rigueur du suivi du plan de travail 2024-2025 a permis un taux d’exécution budgétaire de plus de 80 % pour les financements alloués, grâce à un suivi hebdomadaire et une production régulière de rapports. Selon le rapport annuel2024, des avancées ont été enregistrées dans la gouvernance sanitaire, avec l’élaboration du Plan de Développement des Ressources Humaines pour la Santé (PDRHS) 2024-2027, l’actualisation de plus de 15 normes sanitaires nationales, et l’initiation du Plan Stratégique National de Santé Numérique (PSSN). Le système d’enregistrement des faits d’état civil (CRVS) a été renforcé avec des outils digitalisés comme « DORIS ».


Santé maternelle


En matière de santé maternelle, néonatale, infantile et adolescente (SRMNIA), l’OMS a contribué à l’élaboration du Plan Stratégique Intégré SGMNEA 2024-2027 et à la formation de plus de 500 professionnels de santé. Le taux de mortalité maternelle est estimé à 362 en 2024, avec la systématisation des audits. Une initiative novatrice a formé 20 sages-femmes « influenceuses » qui ont diffusé des vidéos éducatives, impactant positivement le suivi prénatal et la lutte contre les décès maternels évitables. La surveillance épidémiologique a été significativement renforcée, notamment pour l’éradication de la Polio, avec 13 indicateurs sur 14 atteints (96 %) pour les paralysies flasques aiguës (PFA). Le taux d’adéquation des selles a atteint 93 %, et la détection environnementale des entérovirus est montée à 55 %. Le pays a été capacitisé pour la préparation et la riposte aux épidémies de rougeole, méningite, dengue et choléra.


Urgences sanitaires


Concernant la préparation et riposte aux urgences sanitaires, l’OMS a appuyé le Togo via des initiatives stratégiques et opérationnelles financées par les fonds pandémiques. Des campagnes de sensibilisation communautaire sur la santé sexuelle, la prévention des comportements à risque et la lutte contre les cancers ont été menées. L’inclusion des personnes handicapées a été favorisée par le renforcement de l’accès aux technologies d’assistance. Le renforcement des capacités en PRSEAH (Prévention de l’Exploitation, des Abus Sexuels et du Harcèlement) a permis de former des centaines d’acteurs de la santé et du personnel de l’OMS, avec le lancement de l’application « Xonam » pour signaler les cas de VBG.En 2024, l’OMS a renforcé ses partenariats stratégiques en engageant 52 partenaires techniques et financiers, avec 54 réunions bilatérales et la formalisation de nouveaux accords. Le suivi efficace des subventions a été assuré par 26 réunions spécifiques et 5 visites de terrain, avec une visibilité accrue grâce à 27 articles et 63 publications sur les réseaux sociaux.


Lutte contre le paludisme


Des progrès notables ont été enregistrés dans la lutte contre le paludisme (chimio-prévention saisonnière étendue à 4 régions, préparation à l’introduction du vaccin antipaludique), l’élimination de 4 Maladies Tropicales Négligées (MTN), la lutte contre les envenimations par morsures de serpents, et le dépistage des MNT, VIH, tuberculose et hépatites virales. L’initiative transfrontalière BBNT (Bénin-Burkina Faso-Niger-Togo) a également permis d’harmoniser les actions sanitaires régionales.


Système sanitaire plus résilient


Le rapport annuel 2024 de l’OMS au Togo expose une synergie exemplaire entre les acteurs nationaux et les partenaires internationaux. La mobilisation financière record et le taux d’exécution budgétaire élevé témoignent d’une gestion rigoureuse et d’une capacité d’absorption efficace des fonds. Cette performance est nécessaire pour la durabilité des interventions sanitaires et pour la confiance des bailleurs. L’approche de l’OMS, axée sur l’accompagnement technique, normatif et opérationnel, a permis des avancées structurelles significatives. L’élaboration de plans stratégiques, l’actualisation des normes, et l’intégration du numérique sont des piliers fondamentaux pour moderniser et rendre le système de santé plus efficient et transparent. L’accent mis sur la santé communautaire et l’inclusion, notamment des personnes handicapées et la lutte contre les VBG, démontre une vision holistique de la santé qui va au-delà de la simple gestion des maladies. Le succès des campagnes de vaccination et de la surveillance épidémiologique est une preuve tangible de l’efficacité des actions concertées. Le modèle de partenariat Sud-Sud, comme l’initiative BBNT, est également un facteur clé de succès, favorisant l’adaptabilité des solutions aux contextes régionaux.


Engagement face aux défis


Des progrès enregistrés en 2024. Toutefois, le Togo, comme de nombreuses nations africaines, est confronté à des défis sanitaires complexes, allant des épidémies récurrentes aux maladies non transmissibles, en passant par la nécessité d’améliorer l’accès aux soins dans les zones reculées. Malgré ces défis persistants, les résultats de 2024 montrent que le Togo est sur la bonne voie pour transformer son système de santé. L’engagement sans faille du gouvernement, des professionnels de santé, des partenaires techniques et financiers, et des communautés est un atout non négligeable. La vision du Président du Conseil, Faure Essozimna GNASSINGBE, pour un Togo prospère, résilient et souverain sur le plan alimentaire et sanitaire est clairement soutenue par ces avancées.

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