Au Togo, l’Institut national de la statistique et des études économiques et démographiques (INSEED) a publié son Bulletin des statistiques du commerce international des marchandises pour le deuxième trimestre 2025. Les résultats montrent un déficit commercial, qui atteint 237 357,6 millions de FCFA.
Entre avril et juin 2025, le Togo a exporté pour 223 905,0 millions de FCFA de marchandises, correspondant à 723 468,8 tonnes. Dans le même temps, les importations se sont élevées à 461 262,6 millions de FCFA pour 1 365 197,7 tonnes. Ce déséquilibre commercial s’est traduit par un déficit de 237 357,6 millions de FCFA, en nette aggravation par rapport au trimestre précédent. En glissement annuel, les exportations affichent une progression en valeur de 4,1 %, mais une forte baisse en quantité (-22,4 %). Les importations, de leur côté, enregistrent une hausse de 4,9 % en valeur et de 15,6 % en volume. En comparaison avec le premier trimestre 2025, les exportations ont reculé de 13,6 % en valeur et de 40,4 % en quantité, alors que les importations ont progressé de 3,7 % en valeur et de 9,2 % en volume. Ce qui révèle un ralentissement de la dynamique exportatrice, à contre-courant de la vigueur de la demande intérieure, de plus en plus satisfaite par des importations croissantes.
Les produits exportés
Le phosphate naturel reste le produit phare du Togo, représentant 10,3 % des exportations avec une valeur de 23 138,3 millions de FCFA pour 218 911 tonnes. Les sacs et sachets plastiques constituent le deuxième produit exporté (8,7 %), suivis de l’huile de palme raffinée (6,5 %). Dans l’ensemble, les dix premiers produits représentent 58 % de la valeur totale des exportations, confirmant la concentration sectorielle du commerce extérieur togolais.
Les produits importés
À l’importation, les véhicules pour le transport des personnes arrivent en tête (4,3 %), devant les produits pétroliers raffinés (4 %) et les médicaments (3,7 %). Ces chiffres révèlent que le Togo dépend largement de l’étranger pour des biens essentiels : énergie, équipements et intrants de santé.
Vulnérabilité du commerce extérieur
L’aggravation du déficit commercial résulte principalement de la hausse continue des importations, liée aux besoins croissants en biens de consommation, en énergie et en intrants industriels. Parallèlement, les exportations, bien que stables en valeur, reculent fortement en volume. Cela reflète la vulnérabilité structurelle de l’économie togolaise, fortement dépendante de ses ressources minières et de quelques filières agro-industrielles. Ce déséquilibre expose donc plusieurs défis dont la faible diversification des exportations, dominées par le phosphate et quelques produits agricoles transformés ; la sensibilité aux fluctuations des cours mondiaux (notamment pour le phosphate et les produits pétroliers) ; la forte dépendance aux importations de biens manufacturés et pharmaceutiques ; et un alourdissement du déficit commercial, qui exerce une pression sur la balance des paiements et les réserves en devises.
Inverser la tendance
Pour inverser cette tendance, le Togo doit accélérer la diversification de ses exportations, en misant davantage sur la transformation locale, l’agro-industrie, et la valorisation des ressources minières et logistiques offertes par le port autonome de Lomé. Les échanges commerciaux du Togo confirment l’importance de certains partenaires stratégiques, tant en Afrique que dans le reste du monde.
À l’exportation
La Côte d’Ivoire est le premier client (13,3 %), avec 29 788,2 millions FCFA de marchandises importées du Togo. L’Inde arrive en deuxième position (13,2 %), avec un volume de 171 736 tonnes. Le Burkina Faso suit (11,1 %), illustrant le rôle clé du corridor logistique Lomé-Cinkassé dans les échanges régionaux. Viennent ensuite le Bénin, le Sénégal, la France et le Ghana, confirmant la double dimension régionale et internationale des débouchés togolais.
À l’importation
La Chine domine largement (24,1 %), avec plus de 111 000 millions FCFA de biens importés. La France occupe la deuxième place (8,7 %), suivie de l’Inde (6,1 %). Le Nigeria, le Maroc, la Malaisie et le Ghana complètent le cercle des principaux fournisseurs. Cette configuration illustre un commerce extérieur dual : l’Afrique de l’Ouest représente une part significative des exportations, tandis que l’Asie et l’Europe dominent les importations.

