L'économiste du Togo

La transparence dans la gestion de la dette publique, un vœu parlementaire  

Les députés Semodji Mawussi Djossou du Togo, Traoré Issouf de la Côte d’Ivoire, Botoman Mark Lazarous du Malawi, Abena Osei-Asaré du Ghana, et Gérard Gbénonchi du Bénin se sont prononcés au cours d’une table sur la « supervision législative et responsabilité en matière de dette publique : le rôle du parlement dans la viabilité de la dette en Afrique », le mardi 13 mai lors de la conférence de l’UA sur la dette du12 au 14 mai 2025 à Lomé.

 Les discussions ont porté sur les exigences, les déclencheurs, les obstacles ainsi que sur les expériences concrètes d’implication parlementaire dans le contrôle de la dette, autant d’éléments directement liés à la viabilité de la dette sur le continent.

Les panelistes ont échangé sur le rôle constitutionnel des parlements dans l’élaboration de cadres juridiques sains pour la gestion de la dette publique, l’approbation des budgets et la promotion de l’équilibre des pouvoirs au sein des gouvernements. Pour eux, faire de ces institutions des acteurs centraux, visent à prévenir les pratiques opaques en matière de gestion de la dette et à garantir une gestion responsable et durable de celle-ci en Afrique.

Les députés africains disent avoir mis l’accent sur la transparence et les bonnes pratiques au côté des gouvernements en matière de gestion de la dette. Par contre, ils déplorent le peu d’attention accordée au rôle des parlements en matière de supervision et de reddition des comptes. Ils estiment que cette situation peut aisément conduire à une crise de la dette intérieure s’il n’est ni contrôlé, ni suivi, ni encadré par le parlement. Ainsi s’accordent-ils que les parlements occupent une position clé dans le processus d’approbation et de suivi de la dette publique.

« Notre rôle en tant que parlement doit, au-delà de surveiller la viabilité de la dette, c’est de voir à la base quels sont les projets que la dette sert à financer, de voir dans quelle mesure ces projets ont un impact significatif sur la production, la population, et sur la réduction de la pauvreté de la population », a soutenu le député togolais, Semodji Mawussi Djossou. Il a mis l’accent sur l’analyse des portefeuilles de projets à la base et la nécessité de voir si ce que le gouvernement décide de faire répond effectivement aux besoins de la population.

Le député béninois Gbénonchi a souhaité qu’il faille aussi créer des plateformes citoyennes pour impliquer les citoyens dans le suivi d’impositions comme l’initiative “Open Debt” au Ghana, la loi sur la gestion de la dette publique au Sénégal et au Kenya. « Pour éviter des dettes improductives, les parlements africains doivent, voter des lois concrètes sur les études d’impact, se doter d’expertise via les unités techniques dédiées et ouvrir le débat public pour une redevabilité permanente », a-t-il recommandé.

La dette, comme ça a été dit et répété ici, n’est pas un mal en soi, mais elle doit être un levier de souveraineté et de transformation structurelle, a-t-il conclu.

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