Il s’agit de soutenir les pays subsahariens afin de prévenir et combattre les flux financiers illicites liés à la criminalité transnationale organisée.
La lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT) en Afrique subsaharienne est au centre du projet « SecFin Africa » cofinancé à hauteur de 46,5 millions d’euros par l’Union européenne (UE), l’Allemagne et la France.
Ce projet (2024-2028) vise à soutenir les pays subsahariens afin de prévenir et combattre les flux financiers illicites (FFI) liés à la criminalité transnationale organisée, et ce, en renforçant les efforts de la LCB/FT, conformément aux normes internationales, notamment celles du Groupe d’action financière (GAFI).
Il est mis en œuvre par un consortium d’agences de coopération internationale comprenant la GIZ (Allemagne) Expertise France, CIVIPOL (France) et FIIAPP (Espagne) avec la contribution thématique de l’Agence suédoise des impôts (STA) et l’Initiative africaine concertée sur la réforme budgétaire (CABRI).
Le projet repose sur une structure décentralisée de quatre « hubs » régionaux travaillant en étroite collaboration avec les autorités nationales et les institutions régionales.
Ces hubs sont respectivement situés au Sénégal (Afrique de l’Ouest), au Cameroun (Afrique centrale), en Tanzanie (Afrique de l’Est) et en Afrique du Sud (Afrique australe).
Pour atteindre ses objectifs, SecFin Africa renforce les capacités institutionnelles, juridiques et d’investigation financière des pays africains subsahariens.
L’Afrique perd, chaque année, plus de 89 milliards de dollars à cause des FFI
Cela passe par une assistance technique et des formations ciblées couvrant l’ensemble du processus, depuis la détection jusqu’à la récupération des avoirs, en passant par l’évaluation, l’enquête et les poursuites.
En outre, le projet promeut la coopération (enquêtes financières et échange d’informations) entre les organismes et réseaux régionaux chargés de la LBC/FT.
Il s’agit également de renforcer la sensibilisation du public et de soutenir le rôle de la société civile dans la promotion de la transparence et de la responsabilité.
À cet effet, SecFin Africa accorde des subventions aux organisations de la société civile (OSC) et soutient le journalisme d’investigation, les lanceurs d’alerte et la recherche spécialisée dans la lutte contre les FFI.
Selon des estimations, l’Afrique perd, chaque année, plus de 89 milliards de dollars à cause des FFI, un montant presque équivalent à l’ensemble des apports annuels combinés d’aide publique au développement et d’investissements directs étrangers (IDE).
Ces flux privent le continent de ressources essentielles au progrès socio-économique, affaiblissent les capacités de l’État et la mobilisation des ressources nationales, tout en freinant le développement dans des secteurs cruciaux tels que la santé, l’éducation et les infrastructures, d’après l’UE.
Souvent issus d’activités criminelles non poursuivies en justice, ces flux sont blanchis, réinjectés dans l’économie formelle, ce qui alimente la corruption, le crime organisé et le terrorisme, selon la même source.
source: DPA