À l’occasion du lancement médiatique du Sommet africain du commerce 2026, le mardi 18 novembre 2025, la Chambre commerciale africaine et les autorités ghanéennes ont présenté une vision ambitieuse pour transformer le potentiel industriel du continent. Entre valorisation des ressources, leadership du secteur privé et réformes économiques audacieuses, l’Afrique veut désormais capter toute la valeur de sa production et bâtir des chaînes de valeur robustes.
Lors de la présentation officielle, Benedicta Lasi, présidente exécutive de la Chambre commerciale africaine, a livré un message fort : l’Afrique ne peut plus se contenter d’exporter des matières brutes sans valeur ajoutée.
Elle appelle à un renversement de paradigme basé sur la fabrication, la transformation et l’intégration des chaînes de valeur. Selon elle, la véritable opportunité réside dans l’alignement des projets privés bancables sur les capitaux mondiaux.

La Chambre commerciale africaine, créée pour renforcer le commerce intra-africain, promouvoir la valeur ajoutée et élargir l’accès aux marchés, multiplie déjà les actions sur le terrain. Avec des bureaux dans six pays, elle mobilise gouvernements, investisseurs, institutions financières de développement, PME et jeunes entrepreneurs autour d’un pipeline de projets industriels viables.
Le Sommet africain de l’industrialisation et du commerce, prévu du 28 au 30 janvier 2026, sera ainsi l’un des plus grands rendez-vous panafricains dédiés à la transformation économique. Chefs d’État, ministres, PDG, innovateurs et investisseurs y seront réunis pour faire avancer des secteurs clés : extractifs, énergie, agriculture, pharmaceutique, fabrication ou encore chaînes de valeur agro-industrielles.
Accélérer l’industrialisation pour une souveraineté économique africaine
Le lancement du Sommet s’est tenu dans un contexte marqué par la volonté croissante des nations africaines de réduire leur dépendance aux exportations de matières premières. La ministre ghanéenne du Commerce, de l’Agroalimentaire et de l’Industrie, Elizabeth Ofosu-Adjare, a rappelé que l’Afrique ne peut gagner son pari de développement sans un changement profond de son modèle économique.

Elle a mis en avant l’initiative « Économie 24h/24 » du Ghana, qui vise à augmenter la productivité nationale en instaurant un modèle d’activité industrielle et de services en continu. Ce dispositif s’accompagne d’actions concrètes : développement de la transformation du cacao, de la noix de cajou, du karité, de l’huile de palme, du manioc et de la noix de coco, ainsi qu’une modernisation stratégique des infrastructures portuaires (Tema et Takoradi). Le secteur privé est considéré comme le moteur central de cette dynamique.
Benedicta Lasi insiste sur la nécessité de mettre en place un écosystème entrepreneurial solide capable de propulser l’industrialisation à grande échelle. Cette approche est soutenue par des institutions telles que la Chambre commerciale africaine, mais aussi par des voix influentes comme Sir Sam Jonah, président du conseil consultatif, qui exhorte les pays africains à imiter les stratégies de réussite asiatiques : industrialisation massive, renforcement institutionnel et investissement dans la valeur ajoutée