L'économiste du Togo

Le Togo structure son cadre de financement durable

Le gouvernement togolais, en partenariat avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), organise un atelier de formation des cadres du ministère de l’économie et des finances du Togo sur les obligations vertes. L’ouverture officielle qui s’est tenue le mardi 10 juin 2025, à Lomé, a été marquée par plusieurs interventions de haut niveau, saluant l’engagement du pays en faveur d’un développement économique résilient, inclusif et respectueux de l’environnement.

L’objectif principal de cet atelier est de doter les cadres nationaux impliqués dans la structuration de dette, des outils et connaissances nécessaires à l’émission d’obligations vertes conformément au Cadre ESG du Togo. Binta Sanneh, représentante résidente du PNUD au Togo, a d’abord salué la volonté constante du Togo de transformer structurellement son économie tout en assurant la stabilité de sa dette et la préservation de l’environnement.

Elle a rappelé des avancées majeures comme le lancement du cadre de financement durable conforme aux principes de l’ICMA et l’obtention d’une garantie partielle de crédit de 200 millions de dollars auprès de la Banque africaine de développement. « Les obligations vertes apparaissent comme un instrument stratégique. Elles permettent de mobiliser des capitaux à long terme à des conditions favorables, tout en renforçant la crédibilité environnementale du pays », a-t-elle affirmé.

Face à l’ampleur des besoins liés aux Objectifs de développement durable (ODD) et au rétrécissement de l’espace budgétaire sous l’effet de la dette et des chocs exogènes, Mme Sanneh a souligné l’importance de renforcer les capacités nationales, tant sur le plan technique qu’institutionnel. L’atelier vise justement à outiller les cadres publics pour structurer des obligations vertes alignées sur les priorités climatiques du Togo.

Prenant la parole au nom du ministre de l’Économie et des Finances, Kokou Dandjinou a rappelé que dans un contexte mondial confronté à de multiples défis, changement climatique, transition énergétique, développement inclusif, il est impératif de repenser les approches de financement.

« Le gouvernement, sous le leadership du président Faure Gnassingbé, inscrit ces enjeux au cœur de sa stratégie. L’innovation financière est essentielle pour bâtir un avenir résilient », a-t-il affirmé.

Mieux comprendre les mécanismes des obligations vertes, sociales et durables

L’atelier vise donc à renforcer la compréhension des mécanismes, des cadres réglementaires et des bonnes pratiques liées aux obligations vertes, sociales et durables. Ces outils permettent de financer des projets à fort impact comme les énergies renouvelables, le transport propre ou encore la gestion durable des écosystèmes. Pour sa part, le directeur de la dette publique, M. Dandjinou, a expliqué que le Togo a adopté un cadre de financement durable conforme aux normes internationales, afin d’attirer des investisseurs sensibles à l’impact social, environnemental et à la bonne gouvernance.

« Ce cadre nous a permis de lever récemment 200 millions d’euros sur une maturité de 20 ans, avec un différé de 5 ans. C’est un financement compétitif et innovant », a-t-il indiqué. Il a aussi souligné que les financements verts ciblent des secteurs comme l’énergie solaire, les éoliennes ou encore le reboisement, contribuant directement à la préservation de l’environnement. Plusieurs ministères et directions stratégiques sont mobilisés dans cette dynamique, notamment ceux de l’Environnement, de l’Économie et des Finances, du Trésor et de la dette publique.

Cet atelier s’inscrit dans la vision du Togo de se doter d’un écosystème de finance verte solide et structuré, en mobilisant tous les leviers pour atteindre ses objectifs climatiques et de développement. Pour rappel, le Togo a publié son Cadre de financement durable conforme aux principes et normes internationales établis par l’International Capital Market Association (ICMA) et la Loan Market Association (LMA).

Le pays a également obtenu une garantie partielle de crédit (GPC) de 200 millions d’euros de la Banque africaine de développement (BAD) pour soutenir le financement de projets verts et sociaux conformes au Cadre de financement durable du Togo.

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