Le concept de l’économie bleue fait référence aux activités économiques dans les milieux aquatiques, marins, voire continentaux. Cette économie regroupe notamment la pêche, l’aquaculture, les transports maritimes, l’exploitation d’énergies renouvelables, le développement des infrastructures portuaires, le tourisme ainsi que la protection des environnements marins et littoraux.
La plupart des grandes puissances économiques mondiales ont été des puissances maritimes. La Chine en est une parfaite illustration.
L’Afrique dispose d’énormes atouts pour la promotion de l’économie bleue.
L’Afrique dispose d’un territoire maritime absolument gigantesque, de l’ordre de 13 millions de kilomètres carrés de zones économiques exclusives, ce qui représente un équivalent de plus de 40 % de sa superficie terrestre. De même, la zone marine et côtière représente 40 % du produit intérieur brut de l’Afrique de l’Ouest.
Mais, très peu de pays africains se sont résolument engagés dans la promotion de l’économie bleue en investissant dans l’appropriation des espaces et des ressources disponibles. Ce qui constitue un manque à gagner pour la sécurité alimentaire, la création de l’emploi et des revenus ainsi la contribution à l’économie nationale.
Pour la promotion de l’économie bleue, il est impérieux de valoriser les énormes potentialités existantes notamment pour les pays côtiers.
Selon l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS), le continent africain dispose avec ses 38 États côtiers sur 54, d’innombrables atouts pour tirer profit de l’économie bleue. Mais de nombreux obstacles environnementaux, institutionnels, économiques, sécuritaires restent à franchir pour réaliser cet objectif ambitieux.
La mauvaise gouvernance, le changement climatique, la pêche illégale, la piraterie, les trafics de stupéfiants freinent le développement d’une économie bleue pérenne. Face à l’accroissement de la pression démographique, de la prévention de l’insécurité alimentaire et de la satisfaction de la demande énergétique, l’économie bleue revêt une dimension stratégique.
Dans cette perspective, il faut encourager le développement des initiatives entrant dans la promotion de l’économie bleue. Au nombre de celles-ci, nous pouvons citer le développement des infrastructures côtières, notamment les ports, le transport maritime et fluvial, la transformation des produits et le développement de l’aquaculture.
Mais, il faut aussi signaler les nombreux conflits causés par l’exploitation irrationnelles et peu équitables des ressources halieutiques.
Pour limiter ces conflits, il est particulièrement important de promouvoir prioritairement l’aquaculture tout en renforçant la collaboration entre les petites et moyennes entreprises de la pêche artisanale et les grandes entreprises de pêche pour assurer la sécurité alimentaire et la réduction de la pauvreté sur le continent. Des potentialités importantes existent également pour le financement des activités par les obligations.
Au demeurant, si les ressources en eau sont gérées de manière durable, elles peuvent fortement contribuer à améliorer les économies de l’ensemble du continent au regard des relations qui existent entre l’économie bleue et les activités de commerce et de transport par voie maritime, fluviale et lacustre, les activités de pêche, d’aquaculture et de tourisme entre autres.
Par Gilles Amoussou, Expert en politiques agricoles