Le risque politique est déjà pris en compte dans les notations des banques multilatérales de développement opérant en Afrique occidentale et centrale, et l’exposition à ces deux pays est limitée », jugent les analystes.
La BOAD (Banque ouest-africaine de développement (notée « BBB/Stable ») est la plus exposée, comptant 12 % de ses prêts au Niger à la fin de 2022, « mais la nature de sa notation, axée sur le soutien, signifie qu’elle serait résistante à une détérioration marquée de la performance des prêts ».
Les sanctions imposées par les pays de la CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest) au Niger comprennent un gel de ses actifs souverains à la Banque centrale régionale. « Le Niger ne peut donc rembourser aucun créancier étranger, y compris la BOAD », préviennent les analystes.
La note de la BOAD repose sur le soutien de ses actionnaires et sur son profil de crédit. Le profil de risques « serait résistant » à une augmentation significative potentielle des prêts non performants, y compris si le Niger est considéré comme non performant. Si la note ne change pas, dans cette hypothèse, il est clair que « la vulnérabilité aux chocs futurs augmenterait », selon les critères de l’agence.
Enfin, la BIDC (Banque d’investissement et de développement de la CEDEAO (notée « B/Stable ») présente une sensible exposition au Niger (1,7% des prêts). Toutefois, sa notation est beaucoup plus basse que celle de la BOAD et tient déjà compte d’un niveau élevé de prêts non productifs (7,5 % à la fin de 2022). Une augmentation de ce type de prêts ne changerait pas la donne.