La Caisse régionale de refinancement hypothécaire de l’UEMOA (CRRH-UEMOA) a officiellement franchi un cap majeur. Le lundi 14 juillet 2025 à Lomé, l’institution a annoncé avoir obtenu la note financière AAA à long terme, la plus haute distinction délivrée par l’agence de notation Bloomfield Investment Corporation. Une reconnaissance rare, symbole de solidité financière, de gouvernance rigoureuse et de résilience stratégique.
Pour la directrice générale de CRRH-UEMOA, Yedau Ogoundele, c’est une étape décisive pour leur institution. « Cette notation nous permettra de mobiliser des ressources à long terme à des taux d’intérêt plus bas, car elle reflète un risque quasi nul pour les investisseurs. Cela va renforcer notre capacité à refinancer les banques et institutions de microfinance, qui à leur tour pourront accorder davantage de prêts immobiliers aux ménages de la zone UEMOA », a-t-elle déclaré.
Une trajectoire marquée par la performance

Depuis son lancement en 2012, la CRRH-UEMOA a déjà mobilisé 475 milliards FCFA sur les marchés financiers, aussi bien régionaux qu’internationaux, ainsi qu’auprès de partenaires au développement. « Ces ressources ont intégralement servi à refinancer les banques et Systèmes financiers décentralisés (SFD), avec une cible prioritaire qui est les ménages à revenus modestes ou moyens, pour leur permettre l’accès à la propriété », affirme Mme Ogoundele. A l’en croire, ils opèrent sur des maturités longues, parfois jusqu’à 15 ans, comme récemment avec une émission obligataire sociale. « Cette notation AAA nous donne l’élan pour poursuivre nos opérations dans des conditions encore plus avantageuses, avec un impact direct sur les populations », a ajouté Mme Ogoundele.
Une note d’excellence rare

Pour Soraya Diallo, vice-présidente de Bloomfield Investment Corporation, cette note AAA place la CRRH-UEMOA dans une catégorie très restreinte. « En 18 ans, sur l’ensemble de notre portefeuille, seules cinq institutions ont obtenu cette notation. Cela souligne le niveau exceptionnel de confiance que nous accordons à la CRRH », a-t-elle confié. D’après Mme Diallo, la notation a été attribuée sur la base d’une évaluation rigoureuse, mêlant critères quantitatifs entre autres, solvabilité, qualité des actifs, performances financières et qualitatifs, stratégie, gouvernance et soutien institutionnel. « La CRRH bénéficie d’un actionnariat solide, incluant la BOAD, l’IFC (filiale de la Banque mondiale) et la BIDC, en plus de plusieurs grandes banques de la sous-région. Ce socle explique en grande partie la régularité de sa performance depuis 2017, date à laquelle elle est entrée dans notre processus de notation », a précisé Mme Diallo.
Un signal fort pour le financement de l’habitat

En obtenant cette note AAA, la CRRH-UEMOA renforce non seulement sa crédibilité sur les marchés financiers, mais aussi son impact social, en consolidant son rôle de levier pour le financement de l’habitat en Afrique de l’Ouest. « C’est une réussite collective qui montre qu’une institution régionale, bien gérée et stratégiquement orientée, peut atteindre les plus hauts standards internationaux », a conclu la directrice générale. L’obtention de la note AAA, la plus élevée dans l’échelle de notation financière, améliore significativement la capacité de levée de fonds de la CRRH-UEMOA sur les marchés régionaux et internationaux. Cette dynamique soutient la croissance du secteur de l’habitat et favorise une hausse progressive de l’investissement privé dans le logement social, en réduisant les barrières financières à l’accès à la propriété.
En renforçant sa capacité à refinancer les établissements de crédit (banques, SFD), la CRRH-UEMOA joue un rôle de catalyseur pour la stabilité du secteur financier. Ce refinancement structuré et peu risqué permet d’élargir la base de clientèle et de renforcer l’inclusion financière. La note AAA renforce également la crédibilité de la zone UEMOA auprès des investisseurs institutionnels et partenaires techniques et financiers.
Cela peut inciter à une plus grande mobilisation de l’épargne régionale via les émissions obligataires, tout en rassurant les investisseurs étrangers sur la qualité des institutions sous-régionales.