Les ministres togolais Robert Koffi Messan Eklo et Mawussi Kakatsi, en charge des Mines et des Ressources énergétiques, ont accueilli le 13 août 2025 à Lomé, une délégation nigérienne conduite par le Pr Amadou Haoua, ministre de l’Énergie. La rencontre a été consacrée à la présentation du projet charbonnier de Salkadamna, un programme d’envergure qui ambitionne de transformer le paysage énergétique de la sous-région.
Le projet Salkadamna vise à exploiter les vastes réserves de charbon du Niger afin de produire de l’électricité et d’alimenter durablement les pays de l’AES, du Togo et de l’Afrique de l’Ouest. Parmi ses composantes phares figurent : la construction d’une centrale thermique de 5 200 MW ; l’ouverture d’une mine à ciel ouvert ; la mise en place d’une usine de briquettes de charbon de 100 000 tonnes/an ; le déploiement d’un réseau national de lignes de transmission. Une capacité pilote de 600 MW est déjà opérationnelle au Niger, et l’objectif est désormais d’étendre cette dynamique à d’autres pays partenaires.
Coopération régionale et une transition responsable

Le Pr Amadou Haoua a souligné la dimension collective de ce projet : « Nous invitons nos pays frères à rejoindre cette dynamique, pour avancer ensemble vers une souveraineté énergétique partagée. » Le ministre togolais Eklo a pour sa part mis en avant le caractère à la fois intégré et intégrateur du projet, qui relie extraction, production et distribution d’énergie tout en fédérant plusieurs nations. Pour répondre aux enjeux environnementaux, la partie nigérienne s’est engagée à recourir à des technologies avancées afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre, plaçant ainsi le projet dans une logique de transition énergétique durable.
Tournant pour l’Afrique de l’Ouest

Le projet Salkadamna représente bien plus qu’une infrastructure énergétique. Il s’inscrit dans une stratégie de souveraineté régionale, réduisant la dépendance aux importations d’électricité et favorisant l’intégration économique sous-régionale. En impliquant le secteur privé nigérien (WANDA Group) ainsi que des partenaires indiens et chinois (Kalpa-Taru, HEC), il démontre la force des synergies public-privé pour relever les défis énergétiques africains. À terme, cette initiative pourrait transformer l’Afrique de l’Ouest en un pôle énergétique compétitif, condition indispensable à l’industrialisation et à la croissance inclusive.
L’énergie, un défi continental

En Afrique, près de 600 millions de personnes n’ont toujours pas accès à l’électricité. Malgré un potentiel énergétique considérable, le manque d’infrastructures entrave le développement. Le projet Salkadamna, relancé en 2014, s’inscrit dans les efforts régionaux visant à combler ce déficit. En intégrant des approches collectives et innovantes, il répond à la double exigence de sécurité énergétique et de durabilité.