Régis ZAGBADI, Data Protection Officer , Risk et Compliance Officer et promoteur du cabinet de conseils IZAQA, partage son expertise sur les enjeux des Fintechs dans l’espace UEMOA. Son cabinet, entièrement dédié à la gestion des risques et à la conformité, accompagne les entreprises de technologie financière face à des défis cruciaux, tels que la protection des données personnelles et la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Il passe en revue l’écosystème des fintechs Togolaises.
L’économiste : Pourquoi pour l’instant surtout dans le cadre togolais que je connais et que vous connaissez peut être, les Fintechs ont de la peine à exister ? quels défis doivent -ils relever ?
Régis ZAGBADI : Ça va venir car il y beaucoup de jeunes togolais développeur d’applications, qui travaillent pour d’autres acteurs. Au Togo ici, vous avez Gozem qui est un gros acteur Fintech. Je pense que c’est en train de venir. Dans le monde des Fintech, il faut un gros acteur qui va tirer les autres vers le haut.
Certains pays de la sous région sont passés par cette étape. Le Togo a déjà les fondamentaux, cadre juridique et réglementaire, connectivité… Le Togo aura forcément cette évolution à l’instar des autres pays. C’est une question de temps et petit à petit le Togo y arrivera.
L’Economiste : Quelle image avez-vous des Fintechs togolaises ?
Régis ZAGBADI : J’ai une bonne image pour les Fintechs togolaises. Comme je l’ai dit, quand on voit ce que Gozem est en train de faire, c’est un marché qui est intéressant, c’est un marché qui évolue.
Le Togo est un marché dynamique c’est à dire vous avez des acteurs qui sont là et une population très active assez jeune et très connectée.
C’est les éléments qui sont très vendeurs pour des Fintechs. Quand vous prenez aujourd’hui la masse de smartphones et de connexion internet elle est évolutive. C’est des indicateurs intéressants pour les acteurs. Je vois vraiment une bonne croissance et surtout dans l’espace l’UEMOA, CEDEAO et BCEAO, on est en train de voir une évolution de la réglementation. C’est sûr que dans quelques années, le Togo va encore doubler en terme d’effectif le nombre de Fintechs. Et faire plus que ce qu’il est en train de faire aujourd’hui.
L’Economiste : Quels conseils vous donnez au promoteur de ces Fintechs ?
Régis ZAGBADI : Le conseil que je peux donner à ces promoteurs des Fintechs, en premier temps c’est de se faire accompagner parce que comme je le dis souvent, de deux choses l’une : soit on sait le faire ou soit on ne sait pas le faire. Si on ne sait pas le faire, il faut se faire accompagner. Tous ceux qui sont dans le secteur des Fintechs, il faut vraiment se faire aider. La BCEAO a un département dédié aux Fintech, il faut s’y rendre pour avoir des informations.
Il faut aussi voir les autorités compétentes notamment des ministères en charge de tout ce qui est numérique, NTIC il faut aller vers ces structures. Il faut se faire accompagner par des cabinets c’est très important. L’autre aspect très crucial, il faut croire en soi. Aucun projet ne connaît du succès sans une véritable confiance en soi. Il faut vraiment y croire, travailler vraiment dessus c’est très important.
Tigossou Midas/ Dieudonné le Bon