Lomé, la capitale togolaise a été le théâtre d’une importante rencontre du Conseil Fédéral de la Fédération des Associations Professionnelles des Banques et Établissements Financiers de l’UEMOA (FAPBEF-UEMOA) ce 04 mars 2025. Cet événement coïncide avec le passage de témoin de la présidence du Sénégal au Togo, marquant ainsi une nouvelle phase pour le secteur bancaire et financier de l’Union. Essowè Georges BARCOLA, Ministre de l’Économie et des Finances du Togo, a prononcé un discours fort sur les enjeux et défis du système bancaire sous-régional.
Un secteur bancaire face à des défis structurels. Dans son intervention, le ministre BARCOLA a souligné les défis majeurs auxquels le secteur bancaire de l’UEMOA est confronté. Parmi eux figurent les difficultés de mobilisation des ressources, exacerbées par un marché interbancaire en baisse et un coût du crédit toujours élevé, l’accès limité aux financements pour les Très Petites, Petites et Moyennes Entreprises (TPME), malgré l’existence de dispositifs spécifiques, la faible financement de secteurs stratégiques comme l’habitat et l’agriculture mécanisée, la qualité des services financiers à améliorer pour mieux répondre aux besoins des populations et des entreprises. Le ministre a insisté sur l’importance pour la FAPBEF-UEMOA d’adopter des actions fortes pour inverser ces tendances négatives et stimuler l’investissement dans les économies de la sous-région.
Financement des PME, un dispositif en quête d’efficacité
Le ministre BARCOLA a particulièrement mis l’accent sur le financement des PME, moteur essentiel du développement économique. Malgré l’existence d’un réseau bancaire dense de 162 établissements de crédit, l’accès au financement pour les PME/PMI reste un obstacle majeur. Face à cette réalité, les autorités monétaires, les États et le secteur privé ont mis en place des mécanismes de soutien. Cependant, les résultats attendus ne sont pas encore au rendez-vous. Le ministre a donc lancé un appel aux banques pour un engagement plus fort et une adaptation de leurs stratégies afin de mieux répondre aux besoins des PME.
Accélérer la digitalisation pour une inclusion financière accrue
La transformation numérique du secteur bancaire est apparue comme un levier incontournable pour son développement. Le ministre a salué les efforts d’investissement des institutions financières dans la digitalisation, tout en les exhortant à aller plus loin et plus vite pour permettre une meilleure traçabilité des transactions et lutter contre la corruption ; faciliter l’inclusion financière en rendant les services bancaires accessibles au plus grand nombre ; renforcer la sécurité des opérations bancaires dans un contexte de risques croissants liés aux fraudes et au blanchiment d’argent.
Lomé, un hub financier pour l’Afrique de l’Ouest
Le Togo s’impose de plus en plus comme un pôle financier stratégique en Afrique de l’Ouest. Avec la présence de grands groupes bancaires, d’un secteur de l’assurance en plein essor et de nombreuses institutions financières performantes, le pays entend jouer un rôle majeur dans l’évolution du paysage bancaire de l’UEMOA. La présidence togolaise de la FAPBEF-UEMOA sera donc une opportunité pour impulser des réformes audacieuses, favorisant une finance plus accessible, plus innovante et plus adaptée aux réalités économiques sous-régionales.
Un partenariat renforcé entre les gouvernements et le secteur bancaire

Le Togo s’est affirmé ces dernières années comme un acteur clé du secteur financier en Afrique de l’Ouest, grâce à des réformes structurelles ambitieuses et un secteur privé dynamique. Le ministre a cité les propos du Président de la République, Faure Essozimna GNASSINGBÉ, qui souligne l’importance d’une collaboration étroite entre les gouvernements et les banques pour bâtir l’avenir de la finance africaine. Les États sont prêts à accompagner les banques, mais ces dernières doivent également prendre leur part de responsabilité pour soutenir la croissance économique et l’émergence d’un secteur financier plus inclusif.