Lomé abrite du 20 au 25 octobre 2025 la 121ᵉ session ordinaire de la Commission régionale de contrôle des assurances (CRCA), organe de la Conférence interafricaine des marchés d’assurances (CIMA). Une rencontre stratégique au cours de laquelle les 14 États membres entendent renforcer la gouvernance, l’éthique et la résilience du secteur face aux mutations économiques, technologiques et climatiques.
Pendant six jours, la capitale togolaise se transforme en centre névralgique du marché des assurances africain. Les experts venus de l’ensemble de la zone CIMA examinent les demandes d’agrément, les plans de redressement, ainsi que la situation technique et financière des compagnies d’assurance. Objectif : assainir le marché, restaurer la confiance et protéger les assurés. À l’ouverture des travaux, le président de la CRCA, Mamadou Sy, a rappelé les nombreux défis qui entravent le bon fonctionnement du secteur, citant notamment les insuffisances de gouvernance, les retards dans la mise en conformité réglementaire et les comportements contraires à l’éthique. Le ministre Jean-Marie Tessi, a, pour sa part, insisté sur la nécessité de restaurer la crédibilité du marché : « Il est inacceptable que des assureurs multiplient les artifices pour retarder les indemnisations dues aux assurés », a-t-il déclaré, appelant à une action ferme contre les dérives et à la mise en œuvre de mécanismes de supervision plus rigoureux.
Entre modernisation et responsabilité
Cette 121ᵉ session intervient à un moment charnière pour le secteur. Les compagnies doivent s’adapter à un environnement marqué par l’accélération de la digitalisation, l’aggravation des risques climatiques et la mutation rapide des modèles économiques. Les discussions à Lomé devraient permettre de tracer une nouvelle feuille de route pour un marché plus innovant, transparent et durable. L’intégration progressive de l’intelligence artificielle dans la gestion des sinistres, le développement des produits d’assurance inclusifs et la lutte contre la fraude figurent parmi les priorités. Ces réformes devraient favoriser l’émergence d’un écosystème financier plus compétitif, capable de soutenir la croissance économique régionale tout en garantissant une meilleure protection des assurés. Pour le Togo, pays hôte, cette rencontre conforte son rôle de pôle financier régional, déjà affirmé par la présence de plusieurs institutions sous-régionales. Lomé réaffirme ainsi sa vocation à abriter les débats structurants sur la gouvernance économique et la régulation des marchés.
Engagement régional pour la transparence et la confiance

Créée dans le cadre de la CIMA, la CRCA assure la régulation et le contrôle des compagnies d’assurance opérant dans les 14 États membres d’Afrique francophone. Ses sessions ordinaires constituent un moment clé de supervision technique et de coordination réglementaire à l’échelle régionale. En accueillant cette 121ᵉ session, le Togo manifeste son engagement en faveur d’un marché intégré, éthique et performant. Le gouvernement togolais, par la voix de Jean-Marie Tessi, a réaffirmé son soutien à la CIMA et à la CRCA dans leur mission de consolidation d’un secteur plus résilient, intègre et inclusif. Les décisions qui seront prises à Lomé auront un impact direct sur la crédibilité des institutions financières et sur la confiance des citoyens. Guidées par la rigueur technique et le souci de l’intérêt général, elles visent à faire du marché des assurances africain un levier de stabilité et de développement durable.