Dans le cadre de la mise en œuvre de ses projets, la GIZ, à travers le programme ProComp, place les partenaires et acteurs clés de l’écosystème au cœur de ses actions. Elle s’assure de la durabilité des acquis en transférant les compétences nécessaires à ces acteurs, capables de pérenniser les résultats obtenus.
C’est dans cette logique qu’un protocole d’accord a été signé ce mardi 22 octobre 2024 entre l’Association Professionnelle des Banques et Établissements Financiers (APBEF) et l’Association Professionnelle des Systèmes Financiers Décentralisés (APSFD). Ces deux faîtières, représentant respectivement les banques commerciales et les Systèmes Financiers Décentralisés (SFD), sont considérées comme des acteurs clés devant porter les initiatives de renforcement des capacités des institutions financières dans le financement du secteur agricole.
Ce partenariat, soutenu par la GIZ, a pour but d’assurer que les outils et approches développés pour renforcer les capacités des institutions financières soient adoptés et utilisés par ces dernières pour mieux financer le secteur agricole au Togo. Le programme ProComp, cofinancé par l’Union Européenne, vise notamment à renforcer les compétences des professionnels financiers dans la gestion des risques agricoles, tout en favorisant l’élaboration de produits financiers adaptés aux besoins des entrepreneurs agricoles.
Moderniser la productivité du secteur agricole
Guy Martial Awona, président de l’APBEF et directeur général d’Orabank, a souligné l’importance de ce partenariat pour moderniser et renforcer la productivité du secteur agricole, un secteur essentiel à la sécurité alimentaire du pays. « Ce protocole d’accord marque une étape importante dans la mise en place de solutions innovantes pour le financement agricole.
Nous allons travailler à la création de mécanismes de financement plus souples et inclusifs, notamment des crédits agricoles à long terme et des assurances pour réduire les risques », a-t-il déclaré. Le secteur des Très Petites, Petites et Moyennes Entreprises (TPME) joue un rôle central dans l’économie togolaise, représentant plus de 90 % des unités économiques et contribuant à plus de 40 % du PIB national.
Cependant, ces entreprises, en particulier celles opérant dans les secteurs agricole et agroalimentaire, rencontrent de nombreuses difficultés d’accès aux financements adaptés à leurs activités. La perception élevée des risques, l’absence de produits financiers spécifiques et l’insuffisance de ressources adaptées freinent considérablement leur développement.
De nouvelles perspectives pour le financement
Consciente de ces enjeux, la Coopération Allemande, par le biais de la GIZ, soutient le développement du secteur privé au Togo à travers plusieurs programmes. ProComp, en particulier, se concentre sur le renforcement des capacités des institutions financières afin d’améliorer l’accès des entreprises agricoles et agroalimentaires aux financements. À travers la formation et l’accompagnement, la GIZ s’efforce de faire évoluer les pratiques et de rendre les banques et SFD plus aptes à répondre aux besoins de ce secteur crucial.
Dr Inge Baumgaren, directrice résidente de la GIZ au Togo, a mis en avant les actions concrètes mises en place pour soutenir ce secteur : « Nous avons développé des modules de formation sur le financement agricole, intégré la gestion des risques agricoles et mis à disposition des outils d’éducation financière pour accompagner les clients des institutions financières ».
Le partenariat entre la GIZ, l’APBEF et l’APSFD ouvre de nouvelles perspectives pour le financement de l’agriculture au Togo. Les institutions bancaires et les SFD s’engagent à développer des solutions sur mesure pour les petits exploitants et les entreprises agricoles. Selon Guy Martial Awona, ce protocole d’accord va bien au-delà d’un simple engagement contractuel ; il incarne une vision commune de la modernisation et de la résilience du secteur agricole togolais.
Faciliter l’accès au crédit
Dr Didier T. Djoumessi, chef de programme à la GIZ, a également souligné que cet accord vise à faciliter l’accès au crédit pour les agriculteurs, les TPME et les coopératives, même après la fin du projet. En renforçant les capacités des acteurs des deux côtés, l’objectif est de permettre à ce modèle de se pérenniser. En somme, ce protocole d’accord constitue un pas important vers un meilleur financement du secteur agricole togolais, renforçant ainsi la compétitivité du secteur privé et contribuant au développement économique du pays.