Après une légère contraction en 2023, le crédit bancaire au Togo retrouve une trajectoire ascendante. En 2024, les financements accordés par les banques aux ménages et entreprises ont progressé de 12 %, atteignant 1094,7 milliards FCFA, contre 977,3 milliards l’année précédente.
Une tendance qui témoigne d’une reprise de la dynamique économique et d’une amélioration de la confiance entre les acteurs du secteur financier. L’offre de crédit bancaire, qui représente les prêts octroyés pour soutenir la consommation, l’investissement ou encore la trésorerie des entreprises, est un baromètre clé de l’activité économique. Son rebond en 2024 marque un retour à la croissance, après une année de modération.
Croissance irrégulière, trajectoire solide
Sur la période 2020-2024, l’évolution du crédit au Togo reste impressionnante : plus de 75 % de croissance en cinq ans, passant de 615,8 à 1094,7 milliards FCFA. Cette progression a cependant connu des phases : un pic en 2022 (1265,9 milliards), suivi d’un repli en 2023, avant le redémarrage observé en 2024. Cette dynamique pourrait être portée par plusieurs leviers : une meilleure liquidité des banques, un regain de confiance du secteur privé, un accès facilité au refinancement, ou encore des ajustements de la politique monétaire de la BCEAO favorables au crédit.
Tendance régionale portée par quelques locomotives

Le Togo s’inscrit dans une tendance régionale positive. Dans l’ensemble de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), l’offre de crédit a progressé de 8,4 %, atteignant 21 558,2 milliards FCFA. Toutefois, des disparités subsistent. La Guinée-Bissau (+205,9 %), le Burkina Faso (+29,6 %) et le Mali (+22,7 %) ont connu les plus fortes hausses, portées par une demande de financement accrue. A l’opposé, certains pays comme le Niger ont connu un recul (-17,5 %), conséquence d’un ralentissement des prêts au secteur privé et public. Pour le Togo, la reprise du crédit ouvre des perspectives intéressantes, notamment pour les PME et les jeunes porteurs de projets souvent confrontés à des barrières d’accès au financement. Cependant, cette embellie devra s’accompagner d’une gestion rigoureuse du risque bancaire, pour éviter un excès d’endettement ou une dégradation de la qualité des portefeuilles.