Léconomiste du Togo

Coopération entre le Royaume-Uni et l’Afrique francophone : appel à un nouveau modèle économique


Le Président du Conseil de la République togolaise, Faure Essozimna Gnassingbé, ouvre à Lomé, ce 12 novembre 2025, la 4ème édition du Forum sur le commerce et l’investissement Royaume-Uni–Afrique francophone.

Les chefs d’entreprise britanniques et africains arrivent au Togo pour créer des accords commerciaux et d’investissement. Et, Lomé s’impose, le temps d’un forum, comme le cœur battant de la coopération économique entre le Royaume-Uni et l’Afrique francophone. Pour la première fois, le Forum sur le commerce et l’investissement entre le Royaume-Uni et l’Afrique de l’Ouest et du Centre (WCAF IV) se tient sur le sol africain. En ouvrant les travaux, Son Excellence Faure Essozimna Gnassingbé a délivré un message sur le partenariat économique fondé sur la confiance, la complémentarité et la création de valeur partagée.


Confiance et la création de valeur


Dans son allocution, le Président du Conseil de la République togolaise a salué « le déplacement symbolique » du forum à Lomé, marquant selon lui un changement d’ère : « C’est le centre de gravité d’un partenariat qui s’enracine désormais davantage dans la réalité africaine », a-t-il affirmé. Ce déplacement n’est pas seulement géographique ; il traduit la reconnaissance d’une Afrique désormais actrice et partenaire à part entière du commerce mondial. Le Président du Conseil a défini cinq convictions majeures autour desquelles doit s’articuler ce partenariat renouvelé. D’abord, il a souligné la nécessité de passer d’une relation d’assistance à une relation économique fondée sur l’investissement, l’échange et la création de valeur. Le Togo, grâce à sa position stratégique et à son port en eau profonde, se veut un pont entre l’Afrique francophone et le monde anglophone. Faure Gnassingbé a ensuite insisté sur le rôle central des infrastructures productives comme leviers de souveraineté et de compétitivité. Pour lui, « l’Afrique francophone n’a pas besoin de plus de projets, mais de projets mieux conçus et mieux intégrés ». L’exemple togolais, avec la modernisation du Port de Lomé et le développement des corridors logistiques, illustre cette ambition d’un continent qui relie production, transformation et exportation.


Une vision panafricaine ancrée dans l’innovation et l’inclusion


Le Président Gnassingbé a mis en avant un autre pilier : l’intégration des acteurs locaux dans les chaînes de valeur mondiales. L’Afrique, selon lui, doit miser sur ses jeunes, ses femmes et ses entrepreneurs. « Le développement ne se décrète pas ; il se construit dans le tissu des petites et moyennes entreprises », a-t-il rappelé, invitant les partenaires britanniques à investir dans les PME africaines plutôt qu’à multiplier les programmes d’assistance. L’objectif est de créer des partenariats intelligents qui favorisent le transfert de compétences, l’accès au capital et l’innovation technologique. Dans cette optique, la croissance verte et la révolution numérique occupent une place centrale. Faure Gnassingbé y voit « les grands accélérateurs de la prospérité africaine ». Le Togo s’engage déjà sur cette voie, combinant investissements dans l’énergie solaire, le numérique et la digitalisation des services publics. Pour le Président du Conseil, l’économie verte et digitale doit avant tout être humaine : chaque ferme solaire, chaque fintech, chaque infrastructure intelligente doit créer de l’emploi et renforcer la cohésion sociale.


Une Afrique intégrée et confiante dans l’avenir


Le cinquième axe du discours du Chef de l’État togolais a porté sur l’intégration régionale, clé de la compétitivité et de la souveraineté économique. Il a appelé à dépasser les frontières nationales pour bâtir un marché africain interconnecté, où les investissements étrangers bénéficient à des chaînes de valeur régionales. Lomé, Lagos, Accra et Abidjan doivent former, selon lui, un corridor de croissance capable d’attirer et de retenir les capitaux internationaux. Cette ambition s’inscrit dans la dynamique de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), que le Président Gnassingbé considère comme « le plus grand marché émergent du monde ». Mais pour réussir, a-t-il averti, les pays africains doivent aussi investir dans les infrastructures invisibles : la fluidité administrative, la transparence réglementaire et la simplification du commerce. Ces réformes, selon lui, sont désormais aussi importantes que les routes ou les ports.


Symbole d’une Afrique ouverte et proactive


Le Président du Conseil a invité les investisseurs britanniques à voir en Lomé le visage d’une Afrique confiante et connectée, ouverte à une coopération gagnant-gagnant. « Nous ne voulons plus seulement commercer avec le Royaume-Uni, mais croître avec lui », a-t-il lancé, appelant à des investissements dans l’économie verte, la transformation locale des matières premières critiques, la finance digitale et les industries créatives. Cette vision s’inscrit dans la continuité des réformes structurelles menées par le Togo depuis plusieurs années pour faire du pays un hub logistique et financier au service de l’Afrique de l’Ouest. Lomé, en accueillant cette 4e édition du WCAF, se positionne plus que jamais comme le carrefour de la nouvelle diplomatie économique africaine, celle qui transforme les ressources du continent en richesses partagées.


Le WCAF, une plateforme pour l’Afrique et le Royaume-Uni


Créé pour stimuler les échanges entre le Royaume-Uni et les pays francophones d’Afrique de l’Ouest et du Centre, le West and Central Africa Forum (WCAF) réunit gouvernements, investisseurs et institutions financières. Après trois éditions à Londres, le choix de Lomé pour cette 4e édition symbolise la reconnaissance croissante du rôle du Togo dans la facilitation des affaires en Afrique. L’événement s’inscrit également dans la dynamique du rapprochement entre le Togo et le Commonwealth, amorcé depuis l’adhésion du pays à cette organisation en 2022. En accueillant le WCAF IV, le Togo confirme son ambition d’être un acteur moteur du commerce intra-africain et un pont solide entre le continent et le Royaume-Uni.

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