Léconomiste du Togo

Fiscalité togolaise: Des réformes pour corriger les inégalités de genre


Pour réduire les inégalités fiscales entre hommes et femmes, la Direction générale du budget et des finances (DGBF) recommande d’autoriser désormais les femmes fonctionnaires à déclarer leur époux comme personne à charge dans le calcul de l’IRPP.


Actuellement, seul l’homme bénéficie de cet avantage, une asymétrie jugée contraire aux textes sur la parité dans l’administration publique. Le barème de l’IRPP reste progressif, de 0 % pour les revenus annuels inférieurs à 900 000 FCFA à 35 % au-delà de 10 millions FCFA.

Mais selon la DGBF, l’essentiel des mesures fiscales en vigueur demeure neutre au genre et n’atténue pas les écarts économiques persistants entre Togolaises et Togolais. Pour soutenir les femmes, majoritaires dans le secteur informel (54 %), la note propose plusieurs allègements : réduire de moitié le prélèvement de l’Union Africaine (de 0,2 % à 0,1 %), abaisser le prélèvement national de solidarité de 0,5 % à 0,2 %, et ajuster certains taux appliqués aux importations, notamment le prélèvement de solidarité de la CEDEAO.

Ces mesures visent à alléger les charges pesant sur les opératrices économiques, particulièrement actives dans le commerce informel et l’agriculture.

Sur le plan budgétaire, les allocations dédiées au genre ont progressé de 20 milliards FCFA en 2022 à 30,5 milliards en 2024 (+52 %), mais leur poids reste faible dans le budget de l’État, passant seulement de 1,07 % à 1,35 %. Le ministère préconise d’étendre les stratégies genre à l’ensemble des secteurs, de renforcer les statistiques désagrégées par sexe et d’améliorer les capacités institutionnelles en matière de budgétisation sensible au genre. Malgré ces efforts, les disparités demeurent : les femmes n’occupent que 21,73 % des postes de responsabilité, l’accès au foncier reste très limité (2,6 % dans les Savanes), et leur représentation parlementaire stagne à 18,5 %.

Des avancées sont toutefois notées dans l’éducation et la santé, avec un taux d’achèvement primaire féminin de 95,7 % et plus de 400 000 femmes prises en charge par le programme Wezou. Pour le gouvernement, une réforme de la fiscalité et des finances publiques intégrant pleinement la dimension genre est essentielle pour améliorer l’allocation des ressources, soutenir la participation économique des femmes, 51,3 % de la population, et renforcer la croissance inclusive.

Hélène Martelot

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