Sayid Abeloko, expert en finance islamique invite les banques qui sont implantées au Togo, d’offrir les produits de finance islamique à la population togolaise et surtout aux agriculteurs. C’était lors du panel sur le financement de l’agriculture à la conférence internationale de Lomé sur le financement, le 20 janvier 2023, à Lomé.
« Nous avons les banques sur la place mais aucun groupe banquier ne propose le produit de finance islamique.
Il faut savoir qu’en matière de finance islamique, l’Etat togolais a fait le maximum. A partir du moment où l’Etat togolais a fait son effort pour réguler, il revient aux banques de prendre la relève et de fournir les produits de finance islamique à la population togolaise pour leur activité agricole », a indiqué M. Abeloko.
A l’en croire, les produits de finance islamique sont très attrayants pour le secteur agricole et aujourd’hui, ils n’ont aucune banque togolaise qui propose ces financements islamiques aux togolais. « Evidemment l’Etat togolais bénéficie de soutien de la banque islamique de développement mais là, c’est au niveau étatique.
L’Etat emprunte de l’argent à la banque, et l’Etat finance son économie par l’argent qu’il emprunte à la banque », a-t-il expliqué. Il poursuit en disant que la banque islamique de développement ne finance que les Etats.
« Il revient maintenant aux banques commerciales qui sont installés au Togo, de se former et d’ouvrir les départements de finance islamique dans leur banque, et pour pouvoir proposer aux togolais, ces produits bénéfiques pour le développement de leurs activités », a précisé l’expert en finance islamique.
La différence entre la finance islamique et le financement conventionnel selon M. Abeloko est qu’en finance islamique, il faut avoir un actif subjacent pour avoir un financement alors qu’en finance conventionnel, on prête de l’argent pour de l’argent.
« Un particulier par exemple, qui veut acheter un tracteur pour son champ et qui n’a pas les moyens, peut aller à la banque islamique de développement et leur parler de son besoin d’acheter un tracteur. La banque lui demande le type de tracteur qu’il veut et ses caractéristiques.
La banque va elle-même, chercher un tracteur qui correspond à la demande de son client, acheter et le lui donné. En aucun moment, l’agriculteur n’a vu ni touché l’argent. Il travail et la banque lui fait signer un contrat de vente qui mentionne le montant à rembourser et le délai de paiement », a expliqué Sayid Abeloko.
Il est à noter que la commission de l’UEMOA qui a autorisé la pratique de la finance islamique dans la région de l’Afrique de l’Ouest. Ceci, pour permettre aux agriculteurs de ses pays de pouvoir avoir accès à ces produits.