Les flux financiers illicites (FFI) se définissent comme des mouvements transfrontaliers de fonds qui sont générés, utilisés et/ou transférés de manière illégale. En général, ils proviennent de diverses activités illégales telles que la fraude fiscale, le blanchiment d’argent, la corruption, le trafic de drogue, d’armes ou de personnes. Ces flux ne portent pas sur les activités liées à la fuite des capitaux.
Cette définition, généralement admise ; souligne l’aspect illégal des mouvements d’argent qui contreviennent aux lois nationales et internationales.
En Afrique en particulier, ces flux ont un impact négatif sur l’économie. Ils peuvent freiner les progrès vers les objectifs de développement en érodant la base fiscale, en décourageant les investissements publics et privés, et en entravant les efforts de relance inclusive et de transformation structurelle des économies locales.
Ils peuvent entraîner également des inégalités sociales profondes, affaiblir les institutions publiques, éroder la confiance des citoyens envers leur gouvernement et compromettre la gouvernance démocratique.
Ils peuvent enfin entraver durablement la mobilisation des ressources intérieures et freiner les investissements indispensables dans les services publics essentiels tels que la santé, l’éducation et les infrastructures.
La lutte contre les FFI est donc un enjeu de développement majeur sur le continent africain. Il apparait donc primordial de quantifier et d’analyser les FFI provenant de diverses sources, de concevoir et de mettre en œuvre des politiques publiques de développement pour limiter leurs impacts sur le développement économique de nos états.
Selon la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement (CNUCED), les pertes annuelles causées par les FFI s’élèvent à 1 600 milliards de dollars US par an, ce qui est supérieur à l’aide publique au développement reçue par les pays africains à revenu faible ou moyen.
Pour lutter contre à ce fléau, les États membres des Nations Unies et certaines organisations internationales se sont engagés à réduire de manière significative ces flux d’ici à 2030. Toutefois, à ce jour, les résultats concrets de la mobilisation de ces acteurs pour soutenir nos pays dans cette lutte restent encore difficiles à évaluer.
Pour ma part, pour lutter efficacement contre ces flux, une action plus efficace devrait être menée sur les points d’actions suivants :
Renforcement de la transparence dans la lutte contre l’évasion fiscale
Renforcement des bonnes pratiques en matière de recouvrement des avoirs publics
Renforcement de la coopération internationale par la mise en place d’une assistance technique pour aider nos pays à mieux comprendre l’ampleur de ces flux et pour formuler des orientations précises sur la manière de les combattre
Chronique de Guy ABBY NOGUES