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Togo / Plan de mobilisation des recettes: 78,3 milliards FCFA attendus en 2025-2026


Le Togo dispose désormais d’un Plan de mobilisation des recettes (PMR) pour les années 2025-2026 qui permettrait de mobiliser des ressources de 39,5 milliards en 2025 et 38,8 milliards en 2026, soit au total 78,3 milliards FCFA. Ce qui représenterait respectivement 0,6% et 0,54% du PIB.

Le Plan de mobilisation des recettes (PMR) pour les années 2025-2026 au Togo est un engagement pour renforcer les ressources internes du pays en remplacement de la Stratégie de mobilisation des recettes à moyen terme (SRMT). S’articulant autour de quatre principales composantes, le PMR vise à mobiliser des recettes pour répondre aux besoins de financement. Le plan prévoit une série de mesures fiscales, dont la rationalisation des dépenses fiscales et l’exploitation du potentiel des droits d’accises sur certains produits, pour un apport de 27,1 milliards FCFA en 2025 et de 20,4 milliards FCFA en 2026. L’administration fiscale et douanière, via le renforcement des contrôles sur la TVA, l’impôt sur les sociétés, et la valeur en douane, devrait contribuer pour sa part à hauteur de 9,1 milliards FCFA en 2025 et de 16,8 milliards FCFA en 2026.


Exigences du FMI


Le Plan de mobilisation des recettes (PMR) répond aux exigences du FMI, qui accompagne le Togo dans son programme de Facilité élargie de crédit (2024-2027). La stratégie du PMR, plus spécifique et structurée, met l’accent sur une collecte de recettes efficiente, une réduction des fuites fiscales et l’optimisation des ressources non fiscales. Cette réforme pourrait accroître la marge de manœuvre budgétaire et renforcer l’autonomie financière du Togo, favorisant un développement économique plus indépendant et durable. Cependant, la mise en œuvre de ces réformes nécessitera une coordination efficace entre les agences fiscales et douanières, ainsi qu’une optimisation des processus administratifs pour éviter des blocages et maximiser les recettes. Les ajustements sur les dépenses fiscales pourraient aussi nécessiter une sensibilisation afin d’assurer l’adhésion des contribuables. Ce PMR s’inscrit dans le cadre d’une série de réformes plus larges en cours au Togo, avec l’appui du FMI et d’autres partenaires financiers internationaux. Il vient appuyer les efforts du gouvernement pour stimuler la croissance économique et réduire la dépendance à l’égard de l’aide extérieure. La réussite de ce plan pourrait encourager d’autres États de la région UEMOA à adopter des stratégies similaires pour renforcer leur résilience financière et améliorer le climat des affaires.


Vers une meilleure résilience financière


Le PMR devrait contribuer à améliorer l’autonomie financière du Togo en accroissant la collecte des recettes internes, ce qui réduit la dépendance aux financements extérieurs. Cette initiative pourrait dynamiser plusieurs aspects clés de l’économie. En collectant des recettes additionnelles de 0,6 % et 0,54 % du PIB sur les deux prochaines années, le gouvernement gagnera en flexibilité budgétaire. Cela pourrait permettre un financement accru des services publics essentiels, comme l’éducation et la santé, et des projets d’infrastructures, avec des retombées potentielles sur la croissance économique. L’augmentation des recettes publiques et l’amélioration de la gouvernance fiscale renforcent la confiance des investisseurs internationaux. Dans un contexte de compétitivité régionale pour attirer les capitaux, la stabilité économique et fiscale joue un rôle déterminant. Le PMR pourrait donc devenir un levier de promotion de l’investissement au Togo.


Enjeux du PMR


Pour réaliser les objectifs de ce plan, le Togo devra faire face à des obstacles tant sur le plan fiscal qu’opérationnel. En effet, les mesures prévues pour limiter les dépenses fiscales, notamment par l’application des droits d’accises sur certains produits et l’optimisation des taxes sur les véhicules et équipements de BTP, risquent de rencontrer une résistance de la part des contribuables et des secteurs concernés. Une communication transparente et pédagogique sera nécessaire pour assurer l’adhésion des entreprises et des particuliers. De même, le succès du PMR dépendra de la capacité des administrations fiscales et douanières à renforcer leurs contrôles et à lutter contre la fraude fiscale. La mise en place d’outils numériques et d’équipes spécialisées pourrait être essentielle pour réduire les pertes de recettes et améliorer l’efficacité des opérations. L’optimisation des recettes non fiscales, comme la révision des contrats d’occupation du patrimoine immobilier de l’État et la collecte des dividendes d’entreprises publiques, constitue un levier important, mais difficile à atteindre sans une réforme organisationnelle. Cela implique une évaluation rigoureuse des actifs de l’État et une gestion proactive des créances.


Impact macroéconomique et perspectives de croissance


Si le PMR est exécuté efficacement, il pourrait offrir des avantages macroéconomiques notables. En améliorant les finances publiques, le Togo pourrait se donner les moyens de financer de nouveaux projets d’infrastructures et de renforcer la productivité des secteurs clé, contribuant à une croissance durable. De plus, la réorientation de l’économie vers des sources de financement domestiques, rendue possible par le PMR, permettrait de limiter l’endettement extérieur et de stabiliser le cadre macroéconomique du pays. Le FMI pourrait ainsi se tourner vers d’autres pays pour proposer le Togo comme modèle de gestion et de mobilisation fiscale en Afrique de l’Ouest. Le Plan de mobilisation des recettes du Togo est une initiative qui peut jouer un rôle dans la consolidation de la résilience économique du pays. Bien que des défis restent à surmonter, notamment en matière de gestion des dépenses fiscales et de renforcement des administrations, les perspectives à long terme sont prometteuses. Avec un suivi rigoureux, le PMR pourrait marquer un tournant pour le Togo, permettant au pays de financer son développement de manière plus autonome et de renforcer son positionnement dans la région de l’UEMOA.

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