Le Président du Conseil, Faure Essozimna Gnassingbé, a reçu la ministre de l’Énergie du Niger, Amadou Haoua, venue présenter le projet de complexe charbonnier de Salkadamna.
Le Président du Conseil togolais, Faure Essozimna Gnassingbé, a accordé une audience, le mercredi 13 août 2025, à Madame Amadou Haoua, ministre de l’Énergie du Niger. Cette rencontre diplomatique a été l’occasion pour la ministre de remettre un message du Président nigérien, le Général de Brigade Abdourahamne Tiani. L’objet de ce message est d’inviter le Togo à s’associer au projet de complexe charbonnier de Salkadamna, un projet de grande envergure destiné à renforcer la souveraineté énergétique régionale.
Projet panafricain pour l’autonomie énergétique
Lors de sa déclaration, la ministre Amadou Haoua a exprimé sa gratitude pour l’accueil chaleureux qu’elle a reçu au Togo. Elle a clairement exposé la motivation derrière sa visite : « Nous sommes ici pour inviter la République sœur du Togo à s’associer à une dynamique portée sur le projet du complexe charbonnier de Salkadamna. Nous appelons tous les États de la région à s’associer à ce projet pour rendre notre région autonome sur le plan énergétique. » Ce projet vise à mobiliser les pays de la région pour une collaboration accrue dans le secteur énergétique, un enjeu essentiel pour le développement et la stabilité.
L’importance de la coopération énergétique
L’appel du Niger à la collaboration régionale illustre la prise de conscience des défis énergétiques communs en Afrique de l’Ouest. Le complexe de Salkadamna, s’il est soutenu par plusieurs États, pourrait devenir une infrastructure clé pour l’indépendance énergétique de la région. Cette initiative s’inscrit dans une logique de mutualisation des ressources et de réduction de la dépendance vis-à-vis de l’étranger. Pour le Togo, l’adhésion à ce projet pourrait renforcer sa stratégie d’autonomie énergétique en cours et diversifier ses sources d’approvisionnement.
Les efforts togolais pour l’autonomie énergétique
Cette proposition nigérienne intervient à un moment où le Togo déploie déjà des efforts considérables pour garantir son indépendance énergétique. Ces dernières années, le pays a investi dans la construction d’infrastructures avec le soutien de partenaires au développement. En s’associant à des projets régionaux d’envergure comme celui de Salkadamna, le Togo pourrait accélérer sa transition vers une autonomie énergétique durable, en s’inscrivant dans une démarche panafricaine de développement.
Le projet charbonnier de Salkadamna en bref
Le complexe charbonnier de Salkadamna prévoit la construction d’une centrale thermique d’une capacité de 5 200 MW, une mine à ciel ouvert pour l’exploitation du charbon, des lignes de transmission d’énergie, ainsi qu’une usine de briquettes de charbon capable de produire 100 000 tonnes par an. L’objectif est clair, à savoir produire une énergie suffisante pour alimenter le Niger et la sous-région ouest africaine tout en réduisant la dépendance aux énergies importées. Une telle infrastructure devrait permettre de stimuler l’économie, générer de l’emploi et améliorer la compétitivité de la sous-région. Le projet pourrait offrir jusqu’à 3 000 emplois directs et indirects, notamment dans la construction et l’exploitation de la centrale thermique, de la mine, ainsi que dans la production et la distribution de briquettes de charbon.
L’impact social et économique de ce complexe serait donc considérable, surtout dans une région de Tahoua qui abrite d’importantes réserves de charbon, estimées à 69 millions de tonnes. Le coût initial du projet était estimé à 740 milliards FCFA (1,12 milliard d’euros). Le projet de Salkadamna n’est pas une initiative nouvelle. Bien qu’il ait été initié dans les années 1980 et relancé en 2014, il n’a pris un véritable tournant qu’en 2024, lorsqu’un mémorandum d’entente a été signé avec le groupement WANDA-JIMEI et ses partenaires. Cet avenant paraphé engage le groupement à financer et réaliser, à ses frais, toutes les études techniques, environnementales, sociales, économiques et financières nécessaires à la mise en œuvre de ce projet colossal. Ce modèle de partenariat public-privé, avec l’implication d’investisseurs chinois et indiens, témoigne de la volonté de mobiliser des ressources internationales pour soutenir le développement énergétique du pays.