Les 8 pays (Bénin, Burkina Faso, Côte-d’Ivoire, Guinée Bissau, Mali, Niger, Sénégal, Togo) de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), qui font aussi partie de la CEDEAO, la communauté économique la plus prospère du continent, montrent les muscles.
Les derniers exploits de la Côte d’Ivoire sur les marchés internationaux leur donnent des ailes.
Ils projettent de lever 9447 milliards fcfa (environ 15,7 milliards de dollars) tout ça sur le marché régional des titres publics, a confié Oulimata Ndiaye Diasse, directrice générale de l’Agence UMOA-Titres…
Dans le détail Abidjan ambitionne de demander 4041,6 milliards fcfa, ce qui fait 42,7% des levées de fonds sur le marché des titres publics de l’UEMOA.
La Côte d’ivoire confirme son statut de leader parmi les économies de la région, pesant près de 40% du PIB régional. Enorme.
Après Abidjan il y a le Mali, qui cherche 1444 milliards fcfa. La dernière fois que Bamako était sorti sur le marché régional c’était en août 2022, une opération qui avait été un franc succès, 270 milliards de francs fcfa collectés.
Le Burkina Faso est en troisième position parmi les demandeurs, avec 1220 milliards fcfa.
Pour garantir la pleine réussite de ces opérations l’Agence UMOA-Titres élargira l’assiette des investisseurs.
L’information a été livrée au terme des rencontres sectorielles à Cotonou, au Bénin. Dans le détail la levée de fonds prévoit 7130,6 milliards fcfa par adjudication et 2315,8 milliards fcfa par appel public à l’épargne.
Aux dernières nouvelles le Niger ne figure pas sur l’agenda des émissions de titres publics de l’UMOA pour cette année, en vertu des sanctions des organes communautaires et comme le dit la Loi de finances 2024 présentée par Niamey.
Par ailleurs on a appris que 4360 milliards fcfa des fonds levés seront dédiés au remboursement des crédits arrivant à échéance en 2024.
La Côte d’Ivoire, qui capte 50% dans ce pactole de refinancement, bénéficiera de 867,8 milliards fcfa pour des programmes qui ne sont pas liés au service de la dette.
Les observateurs ne sont pas effrayés outre mesure par ce volume de refinancement très conséquent, ils sont d’avis que le remboursement des prêts est au contraire un levier pour avoir des ressources budgétaires supplémentaires vu que les banques commerciales contrôlent jusqu’à 90% des titres publics.
La transparence croissante sur le marché secondaire pourrait aussi être un accélérateur dans la mobilisation des fonds additionnels pour les pays de l’UEMOA.