Dans le cadre de la célébration du cinquantenaire de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), la Banque d’Investissement et de Développement de la CEDEAO (BIDC) a organisé, le 27 mai 2025 à Lomé, une conférence placée sous le thème : « 50 ans d’intégration régionale : Partenariats publics et privés pour un avenir commun en Afrique de l’Ouest ».
Un appelt à une collaboration plus forte entre secteur public et secteur privé pour relever les défis de développement de la sous-région ouest africaine. Représentant le président de la BIDC, Dr. George Agyekum Donkor, le Secrétaire général Moctar Coulibaly a ouvert les travaux en insistant sur la place centrale des partenariats public-privé (PPP) dans la réalisation des ambitions régionales.

À ses yeux, la BIDC joue un rôle charnière entre ces deux forces complémentaires : le public, garant de vision et de stabilité, et le privé, moteur d’innovation et d’efficacité. En s’appuyant sur des exemples concrets – financement de projets d’énergies renouvelables au Cap-Vert, développement agro-industriel au Nigéria, infrastructures routières en Côte d’Ivoire –, M. Coulibaly a rappelé la vocation de la BIDC : investir dans les leviers de transformation durable de l’Afrique de l’Ouest. L’objectif est clair : bâtir une économie régionale intégrée, résiliente et compétitive.

Les PPP, une nécessité stratégique
Les propos du Secrétaire général viennent souligner une vérité économique souvent occultée : le développement de l’Afrique de l’Ouest repose désormais sur la capacité à mobiliser des financements privés dans des cadres sécurisés et performants. Avec un déficit infrastructurel estimé à 3 milliards USD par an, les ressources publiques sont insuffisantes. La dynamique des PPP, bien encadrée, apparaît donc comme une nécessité stratégique.
Entre 2012 et 2023, les investissements privés dans les infrastructures africaines ont atteint 47,3 milliards USD. Cette statistique, avancée par l’Association africaine des capitaux privés, traduit l’attractivité croissante du continent et le rôle structurant des secteurs de l’énergie et des télécommunications.
Dans ce contexte, la BIDC entend non seulement catalyser ces flux mais aussi garantir une répartition équitable des bénéfices du développement.
Bilan, projection et mobilisation
Créée en 1975, la CEDEAO fête cette année son jubilé d’or dans un contexte géopolitique et économique complexe. Initialement conçue comme un bloc commercial, l’organisation s’est progressivement imposée comme un acteur clé de l’intégration économique régionale.
La BIDC, bras financier de cette ambition, a élargi son champ d’intervention en faveur de l’éducation, de la santé, de l’agriculture et des transports.

Mais le chemin reste long. L’appel lancé par M. Coulibaly à renforcer les institutions régionales, harmoniser les politiques nationales et investir dans le capital humain reflète les défis structurels persistants.
Il s’agit désormais d’entrer dans une ère d’intégration économique plus inclusive et plus opérationnelle, où le secteur privé est pleinement engagé aux côtés des États. La célébration des 50 ans de la CEDEAO est bien plus qu’un événement symbolique : c’est un moment de bilan, de projection et de mobilisation.
À travers cette conférence à Lomé, la BIDC réaffirme sa place de levier financier essentiel au service de l’Afrique de l’Ouest.
Dans une sous-région en quête d’émergence, l’intégration régionale ne pourra réussir que par l’union des forces, l’intelligence collective et l’engagement de tous les acteurs au service d’un avenir commun.