L'économiste du Togo

La conduite de la politique monétaire en zone euro et aux États-Unis

Les politiques monétaires de la Fed et de la BCE ont toutes deux grandement évolué depuis la crise financière de 2008. Les deux banques centrales ont dû s’adapter à des chocs récurrents (notamment, dernièrement, crise sanitaire et choc inflationniste) en faisant évoluer leurs instruments, dans le but de remplir leurs mandats respectifs.

Après une période de taux bas et d’accroissement des bilans, la Fed et la BCE ont entamé, à partir de mi-2022, un resserrement monétaire de grande ampleur.

La politique monétaire recouvre les décisions prises par une banque centrale en vue d’influencer le coût et la disponibilité de la monnaie dans une économie.

La Banque centrale européenne (BCE) a pour mandat principal d’assurer la stabilité des prix tandis que la Réserve fédérale américaine (Fed) vise à la fois la stabilité des prix et le plein emploi. En matière de stabilité des prix, les deux banques centrales se sont fixé une cible d’inflation de 2 % à moyen terme.

Traditionnellement, les taux directeurs constituent l’instrument principal utilisé par une banque centrale pour mener à bien son mandat. Les taux directeurs sont les taux d’intérêt appliqués par les banques centrales aux prêts qu’elles octroient aux banques commerciales et aux dépôts qu’elles reçoivent.

Les taux directeurs agissent sur l’économie réelle via plusieurs canaux : par les taux d’intérêts, les prix des actifs et le taux de change.

Depuis une quinzaine d’années, la Fed et la BCE ont fait évoluer la conduite de leur politique monétaire pour faire face aux différentes crises : crise financière en 2008, crise des dettes souveraines en Europe en 2010, crise sanitaire en 2020 et, enfin, choc inflationniste en 2021 amplifié par l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022.

Pour lutter contre les conséquences de ces crises et remédier aux limites du taux plancher zéro (zero lower bound), la BCE et la Fed ont développé une panoplie d’outils, dits non conventionnels, tels que des programmes de rachat d’actifs (assouplissement quantitatif – quantitative easing) pour agir aussi sur les taux longs, la communication pour influer sur les anticipations de taux (forward guidance), les opérations de refinancement de long terme pour soutenir le crédit bancaire, ou encore les taux de dépôt négatifs.

L’orientation des politiques menées par la Fed et la BCE a été proche depuis 2008, sauf entre 2015 et 2019, période au cours de laquelle la Fed normalisait sa politique en remontant ses taux tandis que la BCE maintenait une politique de taux bas.

La BCE a eu tendance à réagir plus tardivement que la Fed aux premières crises, mais a adapté ses instruments tout aussi rapidement et vigoureusement face à la pandémie.

L’envolée de l’inflation en sortie de pandémie, qui se situe depuis 2022 à des niveaux très supérieurs à la cible de la Fed et de la BCE, a conduit les deux banques centrales à procéder à un fort resserrement monétaire (cf. Graphique).

Direction du Trésor de France

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