Le président de la BOAD a pris part au World Nuclear Symposium 2025 à Londres, où il a insisté sur le rôle des Banques Multilatérales de Développement dans le financement du nucléaire civil pour l’Afrique.
Junior Aredola
Le 3 septembre 2025, Serge Ekue, président de la Banque Ouest-Africaine de Développement (BOAD), est intervenu au World Nuclear Symposium 2025: Finance Summit, dans le cadre d’un dialogue avec les Banques Multilatérales de Développement. Pour la BOAD, l’énergie demeure un secteur prioritaire dans la transformation économique de l’Afrique de l’Ouest. Et si les investissements dans l’hydroélectrique ou le gaz sont déjà bien ancrés, le nucléaire civil se distingue comme une alternative prometteuse mais complexe, en raison de ses besoins infrastructurels colossaux, de ses coûts d’investissement élevés et de ses risques importants.
Les leviers financiers et institutionnels
Selon Serge Ekue, les Banques Multilatérales de Développement (BMD) peuvent jouer un rôle déterminant dans l’essor du nucléaire sur le continent, en : structurant les financements de projets complexes ; soutenant les politiques nationales et en renforçant les institutions ; mettant en place des mécanismes de partage des risques pour rendre le nucléaire viable. Pour atteindre cet objectif, trois piliers sont jugés incontournables : un leadership national fort, avec une intégration du nucléaire dans les stratégies énergétiques et de développement ; une implication multi-acteurs, associant États, investisseurs privés, régulateurs et opérateurs ; une diversification des financements, combinant budgets publics, financements concessionnels et capitaux privés.
Le nucléaire pour une transformation de l’Afrique

Lors des récents BOAD Development Days, le professeur Lassina Zerbo, expert en sciences nucléaires et ancien Premier ministre du Burkina Faso, a rappelé le potentiel du nucléaire civil comme levier de transformation. Ses recommandations ont mis en avant : l’intégration du nucléaire dans les plans énergétiques nationaux ; l’usage de petits réacteurs pour coupler énergie et agriculture durable ; la mise en place de cadres réglementaires adaptés et de modèles de financement innovants ; la formation d’une nouvelle génération de scientifiques africains ; la création de partenariats gagnant-gagnant entre États africains.
Vers un climat d’investissement attractif
La BOAD, en ligne avec sa mission, se positionne comme un acteur catalyseur du financement innovant dans l’énergie. En soutenant un climat d’investissement favorable et en partageant les risques avec les partenaires, les Banques Multilatérales de Développement peuvent contribuer à transformer l’énergie nucléaire en une option réaliste pour l’Afrique, au service d’une croissance durable et d’une souveraineté énergétique renforcée.