La Banque Africaine de Développement (BAD) et le gouvernement togolais ont procédé à Lomé, le 23 septembre 2025, à la revue de la performance du portefeuille des projets financés au titre de l’année 2025.
Placée sous la présidence de M. Stéphane Tchasso Kpobiew AKAYA, Secrétaire général du ministère de l’Économie et des Finances, la rencontre consolide les acquis, le partage d’expériences et renforce le partenariat stratégique de longue date au service du développement inclusif et durable du Togo. Le portefeuille actif de la BAD au Togo comprend 22 opérations en cours, dont 16 projets nationaux et 6 projets régionaux, pour un montant global estimé à 425 millions d’Unités de Compte. Le taux de décaissement atteint 72,71 %, un niveau jugé satisfaisant par les deux parties. Ces projets couvrent des secteurs pour la croissance et le bien-être des populations : agriculture et chaînes de valeur pour stimuler la sécurité alimentaire et les exportations, transport et infrastructures pour améliorer la connectivité nationale et régionale, énergie afin de soutenir l’industrialisation et l’accès universel, finance et gouvernance pour renforcer la résilience économique, secteur social pour consolider les acquis en matière de santé, d’éducation et d’inclusion. Selon M. Wilfried ABIOLA, Responsable Pays de la BAD, « le niveau des engagements de la Banque illustre la solidité des liens tissés avec le Togo depuis plus de cinquante ans ».
Transformation structurelle
La revue annuelle du portefeuille de la BAD au Togo dépasse l’exercice comptable. Elle constitue un instrument de pilotage stratégique pour assurer la cohérence entre les financements et la vision nationale de développement. La feuille de route gouvernementale Togo 2025, pilier de la transformation structurelle, reste la boussole de l’action publique. Elle sera prochainement consolidée et élargie pour devenir le Plan National de Développement (PND) 2026-2030, intégrant les nouvelles réalités économiques, politiques et environnementales. Dans un contexte marqué par les chocs exogènes (crises sanitaires, instabilités géopolitiques, changement climatique), le Togo a su préserver sa résilience grâce à la diversification de son économie et au soutien de ses partenaires techniques et financiers. L’implication de la BAD dans les secteurs productifs et sociaux contribue non seulement à accélérer la croissance mais aussi à améliorer la compétitivité et l’attractivité du pays pour les investisseurs.
Partenariat de confiance
Depuis plus de cinq décennies, la coopération entre le Togo et la BAD s’est imposée comme un levier central de développement. Le leadership du Président du Conseil, SEM Faure Essozimna Gnassingbé, est régulièrement salué comme un moteur des réformes économiques et sociales. M. Stéphane Tchasso Kpobiew AKAYA, représentant le ministre de l’Économie et des Finances, a rappelé que « la transformation structurelle de l’économie togolaise est un objectif prioritaire dont la mise en œuvre nécessite l’accompagnement continu de nos partenaires ». Cette revue constitue ainsi un jalon majeur dans la préparation de la prochaine stratégie d’intervention de la BAD au Togo. Elle offre un cadre de dialogue pour identifier les contraintes, capitaliser les bonnes pratiques et ajuster les financements afin d’optimiser leur impact. Résolument tournés vers l’avenir, le gouvernement togolais et la BAD réaffirment, à travers cette revue, leur détermination à conjuguer leurs efforts pour atteindre les objectifs de développement, renforcer la résilience économique et améliorer durablement les conditions de vie des populations. Le Document de Stratégie Pays (DSP) présente la stratégie de la Banque pour le Togo au cours de la période opérationnelle 2021-2026. Il résume les développements récents et les perspectives économiques et sociales du pays, et présente les opportunités, les défis et le cadre stratégique du Togo, ainsi que les conclusions de la revue de la performance du portefeuille de la Banque.
Perspectives économiques
Au Togo, les perspectives économiques sont favorables selon la Banque Africaine de Développement, bénéficiant des réformes structurelles et des principaux projets d’investissement. Le taux de croissants du PIB réel devrait s’établir à 5,3 % en 2024 et à 6,0 % en 2025, grâce au dynamisme du secteur agricole et de l’investissement privé. La tendance à la baisse de l’inflation devrait se poursuivre pour atteindre 2,7 % en 2024 et 2,1 % en 2025, grâce au maintien des subventions aux prix de l’énergie. Le déficit budgétaire devrait s’améliorer pour atteindre 6,6 % du PIB en 2024 et 4 % en 2025, grâce aux réformes de la gestion des finances publiques. Toutefois, les subventions à l’énergie pourraient maintenir le budget en déficit à long terme. Le déficit du compte courant devrait se réduire à 3,1 % du PIB en 2024 et à 3 % en 2025, en raison de la baisse des prix des biens importés, y compris des produits pétroliers. Les principaux risques pour ces perspectives économiques sont une éventuelle escalade de la violence terroriste, la baisse des rendements agricoles et la volatilité des cours mondiaux du phosphate. En outre, les activités économiques pourraient être entravées par l’entrée en vigueur de la nouvelle constitution. Cependant, ces risques peuvent être atténués par une coordination efficace des politiques budgétaires, la poursuite des réformes structurelles, le dialogue politique et l’apaisement social.