Le projet de loi de finances 2025 du Bénin, transmis à l’Assemblée nationale, prévoit une augmentation de 11 % du budget sans l’introduction de nouveaux impôts ni d’augmentation des taux existants. Avec un budget global de 3 551,005 milliards de FCFA, le gouvernement béninois s’engage à renforcer la résilience de l’économie tout en promouvant la justice sociale et la transformation structurelle du pays.
Un projet de loi de finances axé sur la stabilité économique et sociale. Lors du Conseil des ministres du 18 septembre 2024, présidé par le Président Patrice Talon, le projet de loi de finances pour la gestion 2025 a été présenté et validé pour transmission à l’Assemblée nationale. Ce budget, d’un montant de 3 551,005 milliards de FCFA, marque une hausse de 11 % par rapport à l’année 2024, témoignant des ambitions économiques du gouvernement. Un des points clés de ce projet est l’absence de nouveaux impôts et d’augmentations des taux fiscaux. Cette approche appelle au maintien d’un environnement fiscal stable et prévisible pour les opérateurs économiques et investisseurs privés, tout en facilitant la poursuite des réformes économiques. Parmi les priorités, on retrouve la transformation structurelle de l’économie béninoise, notamment à travers la diversification des secteurs productifs et l’accentuation des efforts de création de valeur dans des secteurs tels que l’agriculture, l’industrie, le tourisme et le secteur portuaire. Le gouvernement prévoit un taux de croissance de 6,8 % pour 2025, malgré les incertitudes liées aux aléas climatiques et aux chocs économiques mondiaux. Cette croissance sera principalement soutenue par les performances du secteur agricole et l’expansion de l’industrie et des services.
Consolider les bases de la croissance
Le projet de loi de finances 2025 montre l’engagement du gouvernement béninois à consolider les bases de la croissance tout en renforçant la résilience de l’économie nationale. En maintenant une stabilité fiscale, le Bénin vise à encourager les investissements privés et à stimuler l’économie sans imposer de nouvelles charges fiscales aux contribuables. Les priorités budgétaires, telles que la réduction des inégalités sociales, l’achèvement des infrastructures socio-économiques, et la promotion de l’emploi, témoignent de la volonté de rendre les fruits de la croissance plus inclusifs. Les dépenses à sensibilité sociale atteignant 1 101,71 milliards de FCFA, soit 41,5 % du budget global, soulignent l’importance accordée à l’amélioration des conditions de vie des populations. Le Bénin traverse une période de transformation structurelle soutenue par la feuille de route du gouvernement, qui place le développement durable et l’équité sociale au cœur de ses actions. Ce projet de loi de finances s’inscrit dans une dynamique visant à répondre aux besoins exprimés par les populations lors des tournées de reddition de compte du gouvernement, tout en maintenant le cap sur les Objectifs de Développement Durable (ODD). L’année 2025 sera également marquée par la préparation des élections générales de 2026, ce qui explique l’accent mis sur le renforcement des infrastructures socio-économiques et la poursuite des grands projets, tels que les filets sociaux et les systèmes d’alimentation en eau potable. Le projet de budget montre également une volonté de moderniser les services publics et de renforcer la lutte contre les effets du changement climatique, tout en poursuivant les réformes décentralisatrices et de déconcentration. L’absence de création de nouveaux impôts et de l’augmentation des taux fiscaux dans le projet de loi de finances 2025 du Bénin reflète une stratégie économique orientée vers la stabilité et la prévisibilité fiscale. Cette décision du gouvernement comporte quelques implications économiques importantes.
Soutien à la consommation des ménages
En évitant de nouveaux impôts, le gouvernement béninois protège indirectement le pouvoir d’achat des ménages. Dans un contexte de hausse globale des prix, liée notamment aux chocs exogènes comme les perturbations des chaînes d’approvisionnement mondiales et les aléas climatiques, toute augmentation fiscale aurait pu peser sur les revenus des citoyens et accroître les inégalités. Ainsi, la décision du gouvernement contribue à soutenir la demande intérieure, en permettant aux ménages de conserver un niveau de consommation stable. Ce maintien de la consommation est crucial pour la dynamique économique du pays, car la demande intérieure représente une part importante du PIB.
Réformes structurelles et de la redistribution
Malgré l’absence de nouvelles taxes, le budget 2025 prévoit une augmentation de 11 % par rapport à 2024, avec une priorité claire accordée aux dépenses sociales. Les 41,5 % du budget général consacrés aux dépenses à sensibilité sociale témoignent d’un engagement fort en faveur de la réduction des inégalités et de l’amélioration des conditions de vie des populations. Cette stratégie repose sur la poursuite des réformes structurelles visant à transformer l’économie béninoise. Plutôt que d’alourdir la fiscalité, le gouvernement semble compter sur une amélioration de l’efficacité des dépenses publiques, ainsi que sur une mobilisation accrue des recettes via l’élargissement de la base fiscale et une meilleure collecte des impôts existants. La transformation des secteurs agricoles et industriels est également envisagée pour générer davantage de valeur ajoutée, ce qui pourrait accroître les recettes de l’État sans modifier la fiscalité.
Confiance des partenaires économiques
La stabilité fiscale contribue également à renforcer la crédibilité du Bénin auprès de ses partenaires économiques et financiers, notamment les institutions internationales et les investisseurs étrangers. Le maintien d’une trajectoire budgétaire prudente, sans imposition supplémentaire, peut consolider la perception positive de l’économie béninoise en tant que destination attractive pour les investissements. Cela pourrait également faciliter l’accès à des financements internationaux à des conditions favorables. La décision du gouvernement béninois de ne pas introduire de nouveaux impôts ni d’augmenter les taux fiscaux dans le projet de loi de finances 2025 est un choix stratégique visant à soutenir la stabilité économique, stimuler l’investissement privé et protéger le pouvoir d’achat des ménages. Toutefois, cela met une pression sur la gestion budgétaire pour garantir une mobilisation optimale des recettes existantes et un financement soutenable des ambitions de transformation structurelle du pays.