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Redynamisation de l’agriculture togolaise: création d’une nouvelle agence

Le projet de transformation agricole (PTA) lancé fin 2018 par le gouvernement, la Banque africaine de développement (BAD) et la Fondation coréenne Saemaul a désormais atteint sa vitesse de croisière en 2022. Le projet de Sécurité alimentaire inclusive et résiliente est dans sa phase active au Nord.

La loi organique portant restructuration du secteur agricole dans sa lenteur. Le 17 Novembre 2022, a vu la naissance d’une nouvelle agence : l’Agence de transformation agricole (ATA) au TOGO. L’ATA se veut une organisation, basée sur le modèle d’Agence nodale, d’inspiration asiatique. Pour assurer l’atteinte des résultats, la structure veut notamment allier les méthodologies de travail du secteur privé, dans le contexte d’une organisation publique.  Cette nouvelle agence est ce qui a marqué cette année 2022 le directeur d’une école de formation et de ventes de matériels agricoles Agritrade. Pour lui « en lisant les missions qui lui sont assignées, l’on se rend compte au finish que l’ATA veut dynamiser le secteur agricole à une vitesse satisfaisante compte tenu de certains blocages. »

« Modèle novateur d’organisation des acteurs du monde agricole autour d’acteurs privés ou d’organisations professionnelles, l’ATA veut donner une vitesse aux projets qui entre dans la ligne de mire de la feuille de route du gouvernement togolais. Les projets en instance vont consolider au finish les acquis du PND, et booster l’ensemble des projets d’agrégation », souligne-t-il.

Il explique : « les nouveaux dispositifs que retrace l’ATA, concourent à apporter des simplifications et un assouplissement des procédures et le décret N°2022-113/ PR vise à la révision des critères et normes dont ont besoin les acteurs du monde agricole. L’ATA, travaillera à la priorisation de l’élément humain dans son activité agricole, créatrice de richesses. »

Pour rappel, l’agrégation agricole introduite dans le PND, dans son point 2 est un modèle novateur de partenariat entre l’amont productif et l’aval commercial et industriel. D’un côté, il permet aux petits agriculteurs agrégés (le chemin pour faire comprendre le processus aux acteurs est en train d’être balisé) de tirer profit des techniques modernes de production, de financement et d’accès aux marchés intérieurs et extérieurs. De l’autre côté, les agrégateurs (qui ont besoin d’être recyclé) assureront l’approvisionnement des unités agro-industrielles (exemple PIA et autres structures à créer pour ne pas mettre tous ses œufs dans un seul panier) par des produits de qualité, avec une traçabilité garantie grâce aux normes en vigueur), le tout dans un cadre de partenariat gagnant-gagnant basé sur la confiance ». 

AGROPOLES 

A Kara, où est installée l’une des agropoles pilotes, l’activité est en effet palpable, après les tâtonnements du début. Sur le terrain, les échanges réguliers entre les ingénieurs, techniciens agricoles et représentants des populations riveraines s’associent le bruit des bulldozers, herseuses et autres engins lourds.

De fait, la Zone d’aménagement agricole planifiée (en abrégé ZAAP) est créée par ordonnance N°78-18 du 17 mai 1978. Ce sont des domaines d’utilités publiques dont la mise en valeur est confiée à une ou plusieurs coopératives. Alors, les propriétaires terriens qui ne travaillent pas sur leur terre perçoivent des redevances foncières au titre de location de leur terre.

La Zone d’aménagement agricole planifiée est un bloc de terrain d’une superficie minimale de 50 hectares. Ces espaces sont aménagés, sécurisés et exploités par des producteurs en collaboration avec des agrégateurs. Cela contribue au développement des chaines de valeur des filières prioritaires. 

Sa mise en place respecte 8 principes. Le premier principe est fondamental. A cette étape on identifie les terres, sensibilise les propriétaires terriens avant de négocier. Ce projet conduit à la sécurisation foncière qui consiste à la signature de contrat de longue durée tripartie entre propriétaires terriens, exploitants et l’Etat.

Depuis mars 2022, des unités de production ont été mises en place, de nouveaux espaces de culture aménagés, et les capacités techniques des producteurs renforcées. Outre cet accompagnement technique, les populations ont été dotées d’équipements agricoles, de plants d’anacarde, de semences, d’intrants et de pesticides. 

Du matériel pour les opérations post-récolte a également été acquis et réparti au niveau des zones agricoles prioritaires aménagées. On compte notamment des batteuses multifonctions, des égreneuses et une moissonneuse de maïs, des vanneuses de céréales, des moulins à soja, un tamiseur vibrant, ainsi que des bâches, motopompes et tricycles à bennes. 

Par ailleurs, 11 centres de transformation agricole ont été construits dans la ville de Kara, afin de répondre notamment aux besoins de stockage, d’espaces de séchage et d’accès aux zones de collecte et de distribution. 

Hausse attendue de la production céréalière

Pour la BAD, tous ces appuis multiformes devraient, d’ici la fin de la campagne agricole, stimuler la production céréalière pour la porter de 2.043 à 4.522,5 tonnes, “soit une hausse de 120 % au moins”. 

“Ces résultats du Projet de transformation agroalimentaire s’inscrivent dans le cadre de l’initiative du gouvernement togolais pour permettre au pays d’accélérer la transformation de son secteur agricole afin de parvenir à une agriculture productive, moderne et à haute valeur ajoutée pour l’économie nationale et la croissance du Togo”, explique d’ailleurs Wilfrid Abiola, le responsable pays de la BAD depuis fin 2020. 

En rappel, le PTA est financé à hauteur de 35,19 milliards FCFA (22% assurés par des dons, 47% par la BAD, 28% par la BOAD, 17% par le gouvernement et 8 % par la Fondation Seamaul). De façon concrète, il doit contribuer à accroître la part des produits agricoles transformés sur place, en la portant à 40% contre 19% (en 2018), grâce aux investissements privés dans l’agro-parc. 

Selon les estimations, il devrait bénéficier directement à plus de 300 000 personnes dans la région, contribuant au renforcement de la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations et à la création de richesse et d’emplois pour les jeunes et les femmes. 

Le second programme phare de cette année est celui du projet de Sécurité alimentaire inclusive et résiliente (SAIRT) au profit des populations des régions des Savanes et de la Kara. Le projet va contribuer à la réduction de l’insécurité alimentaire. 

Il vise aussi à améliorer durablement les conditions de vie économique, sociale et sanitaire des producteurs agricoles, en renforçant les systèmes de résilience respectueux de l’environnement. Un accent est particulièrement mis sur les personnes handicapées des régions concernées.

Mise en œuvre par des acteurs de développement locaux appuyés par des partenaires, cette action permettra de toucher plus de 3000 personnes. 

Le projet de Sécurité alimentaire inclusive et résiliente est réalisé sur la période 2022-2025. 

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