Le Togo et le Bénin ont tenu, les 19 et 20 novembre 2025 à Défalé, une session de travail conjointe consacrée à l’harmonisation de leur stratégie de gestion du site culturel Koutammakou, classé patrimoine mondial. Une rencontre décisive, alors que l’UNESCO exige un rapport conjoint sur l’état de conservation du bien d’ici décembre 2026.
Dans une dynamique engagée depuis l’approbation, par l’UNESCO, de la décision 45 COM 88.7 élargissant les limites du site Koutammakou au territoire béninois, désormais, le « pays des Batammariba » est reconnu comme un patrimoine transnational, placé sous la responsabilité conjointe du Togo et du Bénin. Pour répondre à cette nouvelle configuration, le Comité du patrimoine mondial a recommandé la création d’un organisme transnational de gestion, placé sous la supervision des deux Directions du patrimoine culturel. Une première session en ce sens s’était déjà tenue à Boukoumbé, au Bénin, les 20 et 21 août 2023. À Défalé, cette deuxième session avait pour objectif de préciser les modalités d’élaboration du rapport conjoint sur l’état de conservation du site, attendu par l’UNESCO pour le 1er décembre 2026. Les participants ont également discuté des actions prévues en 2026 dans la phase 2 du projet « Amélioration de l’état de conservation du Koutammakou » et des orientations nécessaires pour un futur plan de gestion unifié. Les travaux ont été ouverts par le Secrétaire général de la Mairie de Doufelgou 2, suivis des interventions du Directeur du Patrimoine culturel du Bénin, M. Djimmy Djifa Adah, et de son homologue togolais, M. Adama Ayikoué. Les participants ont ensuite effectué une visite de terrain à Bassamba, sur la partie togolaise du site, afin d’apprécier les attributs culturels nécessitant une attention prioritaire. À l’issue des échanges, plusieurs recommandations ont été formulées pour améliorer la coordination et renforcer les actions de conservation. La session s’est clôturée sur une satisfaction partagée et la volonté commune d’accélérer la mise en œuvre des conclusions adoptées.
Modèle africain de gestion concertée du patrimoine
L’harmonisation de la gouvernance du Koutammakou répond non seulement à une exigence de l’UNESCO, mais aussi à un impératif stratégique : préserver un patrimoine culturel vivant, au cœur de l’identité des Batammariba. L’extension du site au Bénin a rendu indispensable une vision commune, une planification unifiée et des mécanismes de gestion cohérents de part et d’autre de la frontière. La coopération, encore récente, constitue un modèle pour la sous-région. Elle montre comment deux États peuvent mutualiser leurs expertises, intégrer leurs priorités et coordonner leurs efforts pour protéger un bien culturel transnational. Les discussions autour du plan de gestion, du suivi des attributs culturels, de la valorisation touristique et des projets de développement communautaire témoignent d’une volonté d’aller au-delà du simple partage administratif pour bâtir un outil de gouvernance durable. Le rapport conjoint attendu en 2026 sera un test majeur. Il devra démontrer non seulement l’état actuel du site, mais aussi les progrès réalisés pour mettre en œuvre les recommandations du Comité du patrimoine mondial. La réussite de cette démarche pourrait renforcer la visibilité du site au niveau international, tout en consolidant l’engagement des communautés locales.