L'économiste du Togo

Togo : le FENU accompagne le financement du développement local

Le Fonds d’équipement des Nations Unies (FENU) a organisé un atelier de présentation du rapport intitulé : « Améliorer l’écosystème de la finance urbaine en Afrique », à Lomé le 12 juin 2023. Cette étude vise à renforcer la capacité des villes secondaires d’Afrique subsaharienne à financer un développement urbain durable, en réponse au grand retard pris par les villes d’Afrique subsaharienne en matière d’infrastructures essentielles et de services urbains de base.

D’après Christel Alvergne, coordinatrice régionale du fond d’équipement des Nations Unies, l’atteinte des objectifs de développement durable ne pourra être atteint que si le financement du développement local est promu. Parce que selon elle, tout se passe au niveau local, les villes croissent, à peu près la population urbaine double tous les 20 ans, donc les besoins sont énormes au niveau local, aussi bien en termes d’emploi que de promotion du secteur privé et d’infrastructure pour l’accès à l’eau, l’électricité et assainissement.

Pour Mme Alvergne, le rapport a pour objectif de voir quels sont les solutions pour financer les infrastructures urbaines, examiner les dispositions ou canaux actuels de financement des infrastructures urbaines, identifier les actions et mesures possibles pour renforcer le système de financement des infrastructures urbaines et d’évaluer comment les nouveaux instruments de financement de l’UE peuvent être utilisés au mieux pour soutenir le financement des infrastructures urbaines. « On sait que les collectivités locales ont des budgets limités et que ce budget ne leur permet pas de financer les infrastructures urbaines à la hauteur des besoins des populations », a-t-elle ajouté.

L’atelier permet également de formuler des recommandations sur la manière dont les instruments de financements innovants de l’UE peuvent être déployés au mieux pour soutenir la mobilisation des financements dans les cas considérés. Des recommandations y sont également fournies pour améliorer les disponibilités et la structure du financement urbain au Togo, y compris des modèles de financement concrets.

Christel Alvergne affirme que ces recommandations portent sur des améliorations du dispositif de décentralisation existant, mais aussi sur la recherche des solutions alternatives. « Sur les dispositifs existants, on sait qu’aujourd’hui les collectivités locales ne peuvent pas emprunter, même si un cadre légal est en place, parce que si elles empruntent, ça augmente encore la dette au gouvernement. Par contre, on peut trouver d’autres solutions avec des garanties, d’autres partenaires qui peuvent permettre de garantir ces emprunts », a-t-indiqué.

Identifier les infrastructures rentables

« La population, parfois, a du mal à payer les impôts mais si elle sait qu’elle va pouvoir investir dans des projets rentables et retrouver des revenus par des systèmes d’obligations de ces infrastructures économiques, ça peut être une solution », a expliqué la coordinatrice régionale du FENU.

Pour elle, il est vrai que le cadre de la décentralisation est tout jeune au Togo, mais ce qui est possible, c’est d’identifier les infrastructures qui demain, pourront être rentables et améliorer son fonctionnement. « Comment faire pour continuer à améliorer les équipements sur ce marché, faciliter la vie des femmes avec des infrastructures qui sont propres avec des latrines et des espaces pour garder les enfants.

Cela va leur permettre d’être vraiment dévolue à leur activité quand elles sont sur le marché et en même temps, améliorer la fonctionnalité des marchés et en recevant des revenues qui permettre petit-à-petit de rendre ces marchés de plus en plus rentables », a-t-elle laissé entendre en proposant de chercher les solutions possibles, avec les populations pour qu’elle n’ait pas l’impression qu’elle paie des impôts pour rien, mais qu’elle contribue à financer des infrastructures qui vont leur rendre un service.

L’atelier a réuni les hommes du ministère de la finance, le ministère des collectivités ainsi que la bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM). Sur l’accès au marché financier, la BRVM a proposé un nombre de solutions où les communes peuvent se mettre en place pour aller vers les produits financiers plus complexes.

Mettre les collectivités locales les plus matures ensemble, trouver les dispositifs d’accompagnement de ces collectivités, travailler sur premiers partenariats public-privé que l’on pourrait identifier et structurer. Il est à noter que les pays cibles concernés par ce rapport sont le Togo, le Cameroun et la Tanzanie.

Hélène MARTELOT

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