Pour la deuxième année consécutive, Canalbox conserve la première place en matière de qualité d’expérience de l’internet fixe au Togo. Avec un score de 67 987 points, contre 51 701 pour son concurrent Yas Togo, l’opérateur consolide sa domination sur le marché, selon les données publiées par l’ARCEP en collaboration avec nPerf.
Entre le 1er avril 2024 et le 31 mars 2025, l’Autorité de Régulation des Communications Électroniques et des Postes (ARCEP), avec son partenaire technique nPerf, a analysé la qualité d’expérience (QoE) de l’internet fixe par fibre optique (FTTH) au Togo. Cette analyse repose sur cinq indicateurs clés : débit descendant, débit montant, latence, qualité de navigation et qualité de streaming YouTube. Les résultats révèlent une nette domination de Canalbox, qui surclasse Yas Togo sur l’ensemble des critères à savoir, débit descendant : 35,08 Mbps pour Canalbox contre 29,64 Mbps pour Yas Togo ; débit montant : 8,08 Mbps contre 6,70 Mbps ; navigation : 48,09 % pour Canalbox contre 43,35 % ; streaming YouTube : 71,55 % contre 68,25 %. Avec 61 % de parts de marché, Canalbox (Groupe GVA) s’impose comme l’opérateur dominant sur le marché FTTH togolais, loin devant Yas Togo (Groupe Axian) qui détient 39 %.
Domination locale mais retard sous-régional

Si Canalbox peut se féliciter de ses performances au niveau national, la comparaison avec les autres opérateurs de la zone UEMOA nuance le tableau. À l’échelle sous-régionale, Canalbox ne se classe qu’à la 4ème place, tandis que Yas Togo arrive 8ème sur 9 opérateurs analysés. Le contraste est frappant lorsqu’on compare les débits avec ceux d’Orange Côte d’Ivoire, leader régional avec 91,9 Mbps en débit descendant — soit un débit près de trois fois supérieur à celui de Yas Togo et 2,5 fois plus rapide que celui de Canalbox.
Qualité de l’internet fixe encore en deçà du mobile 4G

Un paradoxe relevé par l’ARCEP attire particulièrement l’attention : la qualité d’expérience de l’internet fixe par fibre au Togo demeure inférieure à celle du mobile 4G, alors même que la fibre est censée offrir des performances bien supérieures. Cette situation souligne un potentiel inexploité et une marge d’amélioration considérable. L’ARCEP salue les efforts déployés par les deux opérateurs, tout en les exhortant à rehausser leurs standards techniques pour offrir aux usagers togolais un service à la hauteur des meilleures pratiques régionales. Dans une économie en voie d’industrialisation numérique, la qualité de l’accès à internet est un facteur clé de compétitivité, de développement du e-commerce, de l’e-gouvernance, et de l’inclusion financière. À l’heure où les États de l’UEMOA veulent faire de la transition digitale un levier de croissance inclusive, le Togo se doit de rehausser ses standards pour ne pas être à la traîne de ses voisins plus dynamiques comme la Côte d’Ivoire ou le Sénégal.