Au Togo, la troisième session de l’année du Conseil national du crédit (CNC) s’est tenue le jeudi 07 octobre 2022 à Lomé. Avant d’aborder l’ordre du jour, le ministre de l’Economie et des Finances, Sani Yaya, a fait quelques commentaires sur la situation économique du pays, le financement de l’économie et l’évolution du secteur financier. L’argentier national a relevé trois évolutions encourageantes.
L’accroissement des financements en faveur des micros, petites et moyennes entreprises ; l’augmentation vigoureuse des concours par affacturage et crédit-bail et la poursuite de l’assainissement du portefeuille de crédit des banques et des systèmes financiers décentralisés sont les trois évolutions encourageantes notées par le ministre de l’Economie et des Finances, Sani Yaya.
Sur les six premiers mois de l’année 2022, les montants des nouvelles mises en place de crédits aux micros, petites et moyennes entreprises sont ressorties à 75 milliards, 11 milliards et 41 milliards, en progression de 38%, 82% et 149% respectivement par rapport aux niveaux enregistrés la même période de l’année 2021.
« Ces montants demeurent néanmoins faibles au regard du montant total des nouvelles mises en place de crédits qui est ressorti à 489 milliards sur la période, en augmentation de 19% comparativement au niveau observé un an auparavant », indiqué le ministre Yaya à l’ouverture des travaux de la troisième session de l’année du Conseil national de crédit (CNC) le jeudi 06 octobre 2022 à Lomé.
Augmentation des concours par affacturage et crédit-bail
Le volume des crédits-bails a crû, en glissement annuel, de 16% pour atteindre 14 milliards. Quant au financement par affacturage, leur montant a connu une forte progression, avec un encours qui s’établit à 9 milliards à fin juin 2022 contre 2 milliards un an plus tôt.
« Comme vous le savez, l’affacturage est une technique de financement adaptée aux problèmes de trésorerie des entreprises et en particulier, des petites et moyennes entreprises. Il permet à l’entreprise de rendre ses créances liquides et de récupérer de la trésorerie.
Nous pensons que l’adoption prochaine de la loi uniforme sur l’activité d’affacturage devrait apporter la sécurité juridique nécessaire pour favoriser le développement de ce mode de financement dans notre pays », a fait remarquer le ministre de l’Economie et des Finances.
Poursuite de l’assainissement du portefeuille de crédit des banques et des systèmes financiers décentralisés
Le taux brut de dégradation du portefeuille de crédit des banques est passé de 17% au 30 juin 2021 à 10% à fin juin 2022. La même tendance est observée au niveau des systèmes financiers décentralisés, avec un taux brut de dégradation du portefeuille qui s’est chiffré à 6% au 30 juin 2022, contre 7% à fin juin 2021, pour une norme de 3%.
L’argentier déclare qu’« au regard de ces évolutions, je voudrais, encore une fois, féliciter et inviter les banques et les systèmes financiers décentralisés à maintenir cet élan pour accompagner les opérateurs économiques. Je voudrais surtout les encourager à renforcer leurs initiatives visant l’amélioration de la qualité des services financiers »
Sur ce dernier point, le décret portant création, attributions, organisation et fonctionnement de l’Observatoire de la Qualité des Services Financiers du Togo, a été adopté lors du Conseil des Ministres tenu le 13 septembre 2022 en marge du séminaire gouvernemental de Kpalimé.
Les dispositions nécessaires seront prises incessamment pour l’opérationnalisation diligente de cet Observatoire. Ce qui permettra d’améliorer significativement la qualité des services financiers et de favoriser davantage l’inclusion financière.
Situation économique
Les données disponibles indiquent que, malgré les risques qui pèsent sur la conjoncture économique mondiale, l’économie togolaise demeure résiliente, en liaison avec les différentes mesures de politiques économiques prises par le gouvernement.
Ainsi, le taux de croissance économique devrait se situer à 5,9% pour l’année 2022, après 5,5% enregistré en 2021, sous l’impulsion de tous les secteurs d’activité, en particulier le secteur tertiaire.
Quant à la dette publique, elle reste maîtrisée à 61% du Produit Intérieur Brut à fin juin 2022, contre 62% au 31 décembre 2021, en dessous de la norme communautaire plafond de 70%.
La principale préoccupation actuelle qui n’épargne aucun pays est la persistance des tensions inflationnistes. « Comme vous le savez, la hausse du niveau général des prix, amorcée depuis 2021, a été accentuée par le conflit russo-ukrainien et les tensions géopolitiques, avec leurs conséquences sur les prix des denrées alimentaires et des produits énergétiques », a fait savoir le ministre Yaya pour qui, « dans la plupart des pays, y compris ceux développés, les taux d’inflation atteignent des niveaux élevés. Certains pays ont enregistré des taux à deux chiffres.
Fort heureusement, avec les mesures prises par le gouvernement, le rythme d’évolution du niveau général des prix décélère sur le plan national, après le pic atteint au mois de mars 2022. En effet, sur les huit premiers mois de l’année 2022, le taux d’inflation moyen est ressorti à 7,5%, après 7,8% à fin juin 2022 et 8,2% au 31 mars 2021.
Toutefois, quoiqu’en décélération, le taux d’inflation reste élevé, ce qui dégrade le pouvoir d’achat des ménages, réduit les marges bénéficiaires des entreprises et pourrait ralentir l’élan de la reprise économique post-Covid-19.
C’est dans ce contexte que le Chef de l’Etat, son Excellence Monsieur Faure Essozimna GNASSINGBÉ, a pris le 16 septembre dernier une batterie de mesures ciblées pour renforcer celles qui ont été déjà initiées, en vue d’atténuer les effets négatifs de cette flambée des prix sur la population. »