« Selon les informations fournies par l’Autorité des marchés financiers de l’Union monétaire ouest-africaine (AMF-UMOA), à ce jour 12 opérations de titrisation ont été réalisées depuis 2014, pour un montant de 1.065,8 milliards de francs CFA, dont six opérations, au cours des deux dernières années », a révélé Sani YAYA, ministre de l’Economie et des Finances et Togo, à l’ouverture de la première édition du forum annuel sur la titrisation en Afrique, le 30 novembre 2022 à Lomé.
Plateforme unique d’échanges, le forum sur la titrisation en Afrique a vocation à réunir chaque année et de manière permanente les différentes parties prenantes afin de promouvoir la titrisation comme instrument de financement alternatif et complémentaire de l’économie, tout en saisissant les innovations techniques et financières.
La première édition s’est tenue le 30 novembre 2022 à Lomé, au lendemain de l’Africa Financial Industry Summit (AFIS). Sponsorisée notamment par le Groupe de la Banque mondiale, la BOAD et la BRVM, elle a été principalement consacrée au marché spécifique de la titrisation des pays de la zone UEMOA.
Ce rendez-vous annuel s’adresse à tous les acteurs du segment de la titrisation, à savoir les sociétés de gestion de fonds communs de titrisation de créances (FCTC), les régulateurs, les sociétés de bourse, et les institutions de financement du développement (DFIs), ainsi que l’ensemble des initiateurs, bénéficiaires et intermédiaires opérationnels, banques, entreprises et compagnies d’assurance.
L’ambition du gouvernement togolais est d’assurer le financement des entreprises notamment les petites et moyennes entreprises. « Ceci se traduit dans ses actions et les réformes courageuses que le Gouvernement togolais engage depuis quelques années pour soutenir les entreprises notamment les petites et moyennes entreprises.
A ce titre, la titrisation, instrument de financement et source de liquidité est une solution alternative et complémentaire pour nos économies en croissance », a déclaré le ministre Sani YAYA.
Apparue il y a environ 60 ans aux Etats-Unis, la titrisation s’est progressivement répandue dans le monde, avant de connaître un ralentissement pendant la crise financière de 2008, crise durant laquelle des dérives ont été observées dans l’utilisation de cet instrument.
Aujourd’hui, le marché de la titrisation a retrouvé son dynamisme mondial grâce à un meilleur encadrement, une meilleure transparence, la simplification et une standardisation des opérations.
« Cependant, il me semble que le potentiel de cette technique financière est loin d’être pleinement exploité dans notre zone.
Je ne peux donc qu’accueillir avec enthousiasme la tenue d’un tel forum qui permettra d’effectuer le bilan des 12 dernières années de la titrisation et d’identifier les actions concrètes à mener afin d’accélérer son développement » a noté Sani YAYA en proposant des actions concrètes à conduire pour accélérer son développement, « je voulais me permettre d’oser devant vous les experts qui connaissez bien la matière quelques pistes de réflexion. Je pense qu’un cadre juridique et règlementaire précis est important pour assurer la crédibilité de cet instrument et la confiance de tous les acteurs du marché.
Je pense également que la qualité des créances qui sont titrisées est un élément très important pour assurer la confiance à cet instrument et assurer justement la liquidité des partenaires, des opérateurs économiques, des investisseurs qui ont de la liquidité et qui voudront investir dans cet instrument. »
La titrisation en bref
Selon les experts, la titrisation est une pratique financière qui permet de transformer des créances ou des prêts en cours détenus par une entreprise ou une banque en titres financiers négociables par le biais d’une société financière spécialisée. Ces titres financiers négociables sont proposés à des investisseurs. Ils correspondent au montant des factures visées.
La structure cède ses créances commerciales à un fonds spécialisé contre le financement de ces dernières. Ce fonds de facturation se refinance en émettant des actions sur les marchés financiers auprès d’organisme qui souhaite investir.
Par cette manœuvre, l’activité va accroître ses lignes de financement, notamment sur le court terme, sans changer sa relation vis-à-vis de sa banque.