Dans la capitale économique béninoise, à Cotonou, des journalistes venus des huit pays de l’UEMOA se sont retrouvés pour une semaine d’échanges et d’apprentissage. L’Objectif de cette session est de renforcer leurs compétences afin de mieux expliquer aux populations les grands chantiers de l’Union.
Depuis sa création le 10 janvier 1994, l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) s’est engagée dans un processus d’intégration qui a profondément transformé l’espace communautaire. Trois décennies plus tard, de nombreux chantiers ont été lancés à savoir le convergence macroéconomique, libre circulation, union douanière, politiques sectorielles, autant d’avancées rendues possibles grâce à une communication « active, dynamique, audacieuse et inclusive », selon les termes de la Commission. Mais dans un contexte marqué par la mondialisation, la digitalisation et de nouvelles tensions économiques, les acquis doivent être consolidés. Les médias de l’espace UEMOA ont un rôle crucial : « mieux s’approprier les nouveaux défis et rendre visibles les chantiers de l’Union auprès des populations, des institutions et des partenaires », rappelle la Direction de la Communication de l’UEMOA.
CAP 2025, Impact 2030 : le tournant stratégique

L’année 2025 marque aussi la fin du Cadre d’Actions Prioritaires 2021-2025 (CAP 2025) et le lancement d’IMPACT 2030, le nouveau plan stratégique de la Commission. Déclinaison de la Vision prospective 2040, ce référentiel entend faire de l’UEMOA une « institution agile, locomotive de la transformation structurelle des économies de la région ». Pour réussir ce virage, la Commission mise sur une communication renforcée. La Direction de la Communication (DCOM) a donc inscrit cette session dans son programme 2025, afin d’accompagner les journalistes dans leur mission de relais et de pédagogie.
Une demande des journalistes eux-mêmes
Cette formation répond aussi à une requête exprimée par la Plateforme Médias UEMOA lors d’une audience avec le président de la Commission, Abdoulaye Diop, en septembre 2024. Constituée en 2021 à Ouagadougou, cette ONG interprofessionnelle regroupe les journalistes économiques des huit États membres. Son objectif est de fédérer les acteurs des médias autour des questions économiques et financières et donner plus de visibilité aux politiques d’intégration. « Nous ne devons pas laisser ces recommandations dormir dans les tiroirs », a plaidé Leonard Dossou, coordonnateur de la Plateforme, rappelant l’urgence d’une presse capable d’analyser les chiffres, d’interpréter les politiques publiques et de les rendre accessibles au grand public. « Nous devons être mieux préparés pour décrypter les politiques communautaires, éclairer l’opinion publique et accompagner l’intégration régionale », a rappelé le coordonnateur. Pendant cinq jours, les journalistes seront outillés pour mieux comprendre la gouvernance économique ; analyser les indicateurs macroéconomiques ; réaliser des couvertures médiatiques pertinentes des politiques économiques ; et vulgariser les grands projets communautaires avec un langage simple et accessible. Un consultant universitaire assure l’animation des modules. Sa méthodologie participative permettra d’adapter les contenus aux réalités du terrain. Une évaluation à chaud mesurera les acquis afin d’améliorer la qualité des futures sessions.
Former pour mieux informer

Au nom du président de la Commission, Abdoulaye Diop, le représentant résident de l’UEMOA au Bénin, Yawovi Batchassi, a quant à lui mis en avant la nouvelle vision stratégique de l’Union. Avec IMPACT 2030, l’UEMOA entend devenir « une institution agile, locomotive de l’intégration et de la transformation structurelle des économies ». Pour M. Batchassi, les journalistes mieux formés sont des éclaireurs indispensables pour l’intégration. « Ils traduisent les chiffres et les stratégies en messages compréhensibles pour les citoyens », a-t-il lancé. Entre héritage des 30 ans d’intégration, lancement d’Impact 2030 et montée en puissance de la Plateforme Médias UEMOA, cette session de Cotonou marque une nouvelle étape : celle d’une presse économique mieux armée pour accompagner l’avenir de l’intégration régionale.