La capitale togolaise a abrité, ce mardi 8 juillet 2025, la deuxième édition de la Grande Rencontre des responsables conformité, audit et risque. Organisée autour du thème : « La conformité, le risque et l’audit : les garanties d’un système financier résilient face au blanchiment d’argent et au financement du terrorisme en Afrique ».
La rencontre de haut niveau a été marquée par des interventions fortes du ministre de l’Économie et des Finances du Togo et du directeur général de la BRVM, affirmant l’urgence d’une riposte collective et coordonnée à la délinquance financière.En ouvrant les travaux, le ministre de l’Économie et des Finances a souligné la priorité que le Togo, sous le leadership du Président du Conseil Faure Essozimna Gnassingbé, accorde à l’intégrité du système financier national et à la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT). Il a mis en exergue les menaces croissantes que représentent les flux financiers illicites (FFI), évoquant des chiffres alarmants : plus de 90 milliards de dollars perdus chaque année en Afrique selon la Banque africaine de développement, soit 3,7 % du PIB continental, un montant équivalent aux aides et investissements étrangers annuels réunis. La rencontre a aussi permis de valoriser les efforts du Togo dans la mise en place d’un dispositif LBC/FT robuste, incluant une collaboration renforcée entre les secteurs public et privé. Les institutions financières et les entreprises non financières désignées sont appelées à jouer un rôle central dans la détection, la prévention et la coopération avec les autorités d’enquête.
Réussir le 3e cycle d’évaluation du GIABA
L’intervention du ministre a posé les bases d’une réflexion stratégique. Celle de savoir comment construire un système financier résilient, à l’épreuve des structures criminelles de plus en plus complexes ? À cette interrogation, il a esquissé une piste prometteuse : le développement de partenariats public-privé, favorisant le partage d’informations, l’analyse des risques et la mise en œuvre de normes internationales. Le ministre a également insisté sur la nécessité pour le Togo de réussir le 3e cycle d’évaluation mutuelle du GIABA prévu en 2030, en améliorant l’efficacité opérationnelle de son système de lutte contre les crimes financiers. Pour sa part, le directeur général de la BRVM, Dr. Edoh Kossi Amenounvé, a rappelé le rôle crucial des marchés financiers dans l’établissement d’un climat de confiance pour attirer les investissements durables. Il a présenté les actions concrètes menées par la Bourse régionale pour renforcer la conformité et la transparence : intégration d’une politique LBC/FT dans toutes ses fonctions critiques, formation continue aux normes du GAFI et de l’UEMOA, mise en place de procédures de surveillance et de traitement des alertes, intégration des critères ESG (Environnement, Social, Gouvernance) dans le code de gouvernance des sociétés cotées.
Pour une gouvernance financière

La grande rencontre de Lomé a lieu dans un contexte continental tendu. Le crime organisé, la corruption et les financements illégaux de réseaux terroristes freinent considérablement le développement, la paix et la stabilité économique en Afrique. Le Togo, à travers cette initiative, renforce sa place dans la lutte régionale contre les FFI, aux côtés d’organisations telles que le GIABA, le GAFI, la BAD et la BRVM. La démarche s’intègre à une vision plus large du gouvernement togolais : faire de la bonne gouvernance financière, de la transparence et de la sécurité économique des piliers de sa stratégie de croissance inclusive et durable.