L'économiste du Togo

Rencontre entre l’Université de Lomé et les Conseillers du commerce extérieur de France: Ce que l’UL prépare avec les CCEF



L’Université de Lomé a accueilli le vendredi 4 juillet 2025, une délégation des Conseillers du commerce extérieur de la France (CCEF – Comité Togo) pour une rencontre e axée sur le renforcement des synergies entre enseignement supérieur et monde économique.

Au cœur des échanges : employabilité, entrepreneuriat, innovation et co-construction de formations adaptées au marché du travail. C’est dans une atmosphère d’échanges francs et constructifs que s’est tenue la rencontre entre les dirigeants de l’Université de Lomé (UL) et les représentants des CCEF, une organisation française regroupant des chefs d’entreprise et experts du commerce international. Présidée par le professeur Komlan Batawila, premier vice-président de l’UL, cette session de travail a marqué une nouvelle étape dans l’approfondissement des liens entre l’université togolaise et les milieux économiques français, rapporte l’Université de Lomé sur son portail web. « Cette séance (…) est une opportunité précieuse pour renforcer les liens entre le monde académique et celui des affaires », a déclaré le Pr Batawila. En réponse, M. Hugues de Givenchy, président du Comité Togo des CCEF, a insisté sur la nécessité de faire converger les attentes académiques et les besoins économiques : « La formation, qu’elle soit académique ou professionnelle, est un défi majeur au Togo. Nous sommes heureux d’être ici pour envisager ensemble des pistes concrètes de collaboration ».

Au centre des discussions : le programme PeA-IMPACT (Ingénierie Mathématique Appliquée), modèle exemplaire de coopération franco-togolaise. Porté par l’École Polytechnique de Lomé (EPL) avec le soutien d’institutions françaises comme l’Université technologique de Troyes et IMT Mines Albi, ce projet forme des ingénieurs dans des secteurs porteurs – logistique, intelligence artificielle, informatique – avec un ancrage fort dans l’entrepreneuriat, les échanges académiques et l’incubation. Mme Catherine Sigal, vice-présidente du Comité Togo des CCEF, a précisé que ce programme « est conçu pour répondre à la réalité locale et sous-régionale, avec une vision à long terme sur l’insertion professionnelle ». Elle a également souligné l’importance de son volet entrepreneurial, soutenu notamment par la mise en place d’un Diplôme Universitaire Étudiant-Entrepreneur.


Capitaliser sur les coopérations internationales


Au-delà des intentions, cette rencontre révèle une volonté politique et académique claire. Celle de repositionner l’université comme levier stratégique de développement. L’adéquation formation-emploi n’est plus un slogan, mais un objectif concret soutenu par des partenariats solides. En plaçant les étudiants au centre d’une dynamique d’innovation et d’insertion, les initiatives comme PeA-IMPACT s’attaquent à un double enjeu national à savoir, réduire le chômage des jeunes diplômés et favoriser l’émergence d’une économie compétitive fondée sur les compétences locales. L’Université de Lomé, sous l’impulsion de son nouveau président, le Pr Adama Mawulé Kpodar, semble déterminée à capitaliser sur ces coopérations internationales pour renforcer ses capacités d’accueil, de recherche appliquée et de transformation sociale. Le projet de Forum des entreprises en 2026, annoncé en marge de la rencontre, en est une illustration tangible : créer des passerelles entre la formation et les recruteurs, en impliquant les entreprises dans la définition même des curriculums.


Coopération internationale


Depuis la réforme universitaire de 2014, l’Université de Lomé a vu ses missions élargies à l’innovation, la recherche appliquée et la valorisation des résultats de recherche. Dans un pays confronté à un taux de chômage élevé chez les jeunes diplômés, ces orientations sont devenues prioritaires. L’accent mis sur la coopération internationale s’inscrit également dans une stratégie de diplomatie académique du Togo, qui cherche à tirer profit des expériences étrangères tout en valorisant ses spécificités locales. Enfin, la composition de la délégation de l’UL – incluant des directeurs clés en charge de la planification, de la coopération, de l’EPL et de l’innovation pédagogique – témoigne d’une approche institutionnelle structurée et ambitieuse. La rencontre du 4 juillet entre l’Université de Lomé et les Conseillers du commerce extérieur de France ouvre une nouvelle phase dans le dialogue entre savoirs et entreprises. Au-delà du symbolique, elle traduit une orientation stratégique en faveur d’une université togolaise ancrée dans les réalités économiques, innovante, inclusive et tournée vers l’avenir. Le rendez-vous de 2026 avec le Forum des entreprises pourrait bien marquer un tournant décisif dans la manière dont le Togo conçoit l’éducation, l’emploi et l’innovation.

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