La deuxième édition du Forum de l’Eau et de l’Environnement du Mono (FEEM) s’est achevée le mercredi 3 décembre 2025 à Aného, dans la Commune des Lacs 1.
Pendant trois jours, 161 experts, techniciens, élus locaux, partenaires et acteurs institutionnels venus de 10 pays ont échangé autour des enjeux liés à l’eau potable, à l’assainissement et à la gestion durable des déchets, débouchant sur un ensemble de recommandations regroupées dans « l’Acte d’Aného ». Organisé par la Commune des Lacs 1, en partenariat avec le Conseil de Concertation pour l’Eau et l’Assainissement de Base au Togo (CCEABT) et le Programme Solidarité Eau (pS-Eau), le FEEM vise à renforcer la pérennité des services d’eau potable, d’assainissement et de gestion des déchets dans la région du Mono. Cette deuxième édition a réuni une diversité d’acteurs nationaux et internationaux, reflétant l’importance stratégique de ces thématiques pour l’atteinte des Objectifs de Développement Durable (ODD). Au total, 10 panels ont rythmé les travaux, permettant de croiser expertises techniques, retours d’expérience et innovations institutionnelles.
Les discussions ont porté sur les enjeux de la gestion du service public de l’eau potable, sur les défis de la valorisation des déchets solides, ainsi que sur l’assainissement liquide et la gestion intégrée des ressources en eau. À l’issue des échanges, les recommandations formulées ont été consignées dans un document dénommé « Acte d’Aného ».
Parmi les mesures proposées figurent : le renforcement du cadre juridique et institutionnel de la délégation du service public d’eau potable et d’assainissement ; la défiscalisation de l’eau aux bornes fontaines pour faciliter l’accès des populations vulnérables ; la structuration de filières complètes de collecte, traitement et valorisation des déchets solides ; la mise en place de mécanismes financiers pour la protection et la restauration des écosystèmes liés à l’eau ; le renforcement de la coopération intercommunale et transfrontalière pour une gestion durable du bassin du Mono ; la mobilisation des partenaires techniques et financiers autour de projets structurés, réalistes et porteurs d’impact.
Une plateforme de gouvernance territoriale de l’eau
Le FEEM, à sa deuxième édition, confirme son rôle de plateforme incontournable pour la discussion, la planification et la coordination des politiques locales liées à l’eau et à l’environnement. En rassemblant des acteurs de 9 pays africains et d’Europe, le forum a permis d’aborder les défis de manière transversale, en intégrant les dimensions techniques, économiques, sociales et environnementales.
L’élaboration de l’« Acte d’Aného » marque une avancée notable vers une gouvernance plus structurée des ressources hydriques dans la région du Mono. La volonté de renforcer les mécanismes de financement pour la protection des écosystèmes montre une compréhension croissante du lien entre préservation environnementale et développement économique.
La recommandation sur la défiscalisation de l’eau aux bornes fontaines témoigne également d’une attention particulière à l’équité sociale et à la prise en charge des besoins des populations les plus vulnérables. Le FEEM confirme ainsi son ambition de contribuer à une politique publique locale mieux outillée et plus inclusive, alignée sur les priorités nationales et les engagements internationaux du Togo.