L'économiste du Togo

Marché des fleurs de Lomé : le commerce ne connait pas la crise

A quelques mètres du grand marché de Lomé au niveau du site appelé Agbadahonou s’anime un marché des fleurs. Déjà à 7 heures, ils sont plus d’une cinquantaine de fleuristes à « ouvrir boutique ». Certains sont assis ou debout devant leur étalage entrain d’emballer les fleurs au même moment d’autres échangent avec les clients. Une matinée passée auprès de ces hommes de fleurs permet de découvrir leur univers. « Ce n’est pas que du commerce c’est aussi un métier » disent-ils. Détails !

Le marché des fleurs d’Agbadahonou s’anime tous les jours. « Cependant on observe une affluence entre vendredi, samedi et dimanche, c’est le jour où nous avons plus de clients » précise un des vendeurs.

Les lys, les roses … sont les principales variétés de fleurs vendues. Les prix des fleurs sont fixés selon les variétés et le profil des clients. « Nous avons l’habitude de faire des compositions et cela dépend du goût du client. Ce que le client veut, les fleurs qu’il propose ou choisit.

 C’est en fonction de cela qu’on fixe les prix. Si tu veux un bouquet de 500 FCFA, on le fait, de la même manière si tu veux pour 20 FCFA on le fait également » nous explique à la rédaction de L’économiste du Togo, le fleuriste Lucien. A Ezéchiel Anani, un autre vendeur d’ajouter que « le prix de la composition d’un bouquet de fleurs dépend du client et de la variété des fleurs.

Par exemple, les roses sont à 500 FCFA l’unité, des lys à 300 FCFA. Il y a aussi des fleurs importées qui sont à 3 mille et 5 mille francs CFA l’unité et il y a également certains clients qui viennent juste pour ces fleurs.

Donc on peut trouver un bouquet de fleurs à 1000 FCFA, de la même manière qu’on peut le trouver à 20 milles et à 50 milles francs CFA ».

La toile de commerce

Le commerce des fleurs est facilité de nos jours par l’utilisation des réseaux sociaux. Ils sont devenus une vitrine d’exposition et de vente des fleurs.

Pour la plupart des fleuristes d’Agbadahonou rencontrés, le marketing commence par la publication des images de leur composition sur les réseaux tels que WhatsApp, Tiktok, Facebook et Instagram.

Et par ce biais, ils reçoivent souvent des commandes qui sont souvent livrées à domicile. La clientèle est constituée en majorité des fidèles catholiques et des étrangers. Le reste des acheteurs sont éparpillés entre les familles nanties et ceux des services funéraires.

Pour Lucien « tout le monde achète maintenant les fleurs comparativement à 10 ans en arrière. Nous avons la chance que les togolais, surtout les jeunes, connaissent maintenant ce qu’on appelle fleur et ses valeurs ».

 Rémunération

Ce commerce de fleurs est autant rémunérateur pour celui ou celle qui s’y adonne. Yéma, un des fleuristes l’ère rassurant explique, « bien-sûr que ce métier paie et beaucoup même.  Moi je travaille les fleurs depuis plus de 20 ans aujourd’hui, et toute ma famille ne dépend que de cette activité. J’ai construit une maison, et mes enfants sont à l’université aujourd’hui, d’autres en apprentissage, tout ça c’est grâce à la vente de fleurs ».

Pour Ezéchiel Anani, le fleuriste est un noble métier dont il est fier. « C’est avec ça que j’arrive à entretenir ma famille, je paie mes loyers et je fais tous mes besoins ».

 Lucien qui a hérité ce métier de son père, affirme que c’est un très bon métier.

« Je vis depuis plus de 30 ans avec ce métier. Mon papa a vécu avec, il nous a entretenu avec et aujourd’hui, je fais la même chose. J’ai une femme et des enfants, c’est avec ça que je m’occupe de moi et de ma famille », a-t-il confié. 

Coup de pouce

A Agbadahonou, les fleuristes ont des employés et des apprentis. « Effectivement on a des employés, ces employés sont des personnes qui ont vraiment la volonté et pour leur payer aussi, ça dépend du travail qu’ils font et du dynamisme avec lequel ils travaillent », explique Yéma.

 Aussi, poursuit-il, qu’ils ont même des apprentis qui viennent pour se former dans la composition des fleurs ainsi que sur les variétés des fleurs.

La formation dure pour certains 3 mois, d’autres un an et pour d’autres encore 2 ans, et à la fin, ils reçoivent une attestation. « Pour une durée de 3 mois par exemple, la formation peut couter 100 mille Francs CFA et 200 mille pour 6 mois ».

Mévente   

Comme tout autre travail, la vente des fleurs comporte des risques. Il existe une période dite « morte ». « Quand les chrétiens catholiques sont en carême, ils n’utilisent plus les fleurs, et c’est la mévente chez nous. A ce moment, c’est quelque rare personnes qui viennent pour payer des fleurs » explique Ezéchiel Anani.

 « Il est vrai que tous les jours ne sont pas dimanche, parfois on vend et parfois on ne vend pas. En tout cas, chez moi, je trouve ça normal », a déclaré Lucien.

Fiscalité

Tout comme les autres commerçants du marché, les fleuristes d’Agbadahonou paient les taxes et impôts. « Bien-sûr qu’on paie des taxes, la preuve, le petit espace que j’occupe ici, je paie 20 mille FCFA par mois et comme je suis avec mon petit frère, ça nous fait 40 mille FCFA, chaque fin du mois », souligne Lucien.

Deux autres insistent « on paie des taxes et impôts et même pour nos petites parcelles, on paie jusqu’à 20 mille francs CFA par mois, malgré qu’on ne soit pas dans une boutique ». Au Togo ce secteur du commerce des fleurs n’est pas encore confronté à la concurrence chinoise.

La rédaction

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