De nos jours ; la finance reste encore un monde d’hommes. Dans ce domaine, les stéréotypes de genre et les inégalités historiques ont longtemps affecté les femmes. Au niveau mondial, les femmes occupent environ un quart des effectifs du secteur financier mais sont très peu nombreuses à occuper des postes à haute responsabilité et sont peu visibles de ce fait.
Historiquement, il a fallu attendre l’année 1965 en France pour que la femme puisse travailler, ouvrir un compte en banque et signer ses propres chèques sans l’obligation d’obtenir l’accord de son mari. Plus encore, c’est en 1967 que les femmes ont enfin été autorisées à entrer à la Bourse de Paris et à y investir.
En Afrique, le problème est loin d’être circonscrit. Les femmes sont encore trop peu représentées dans le monde de la finance. Pourtant, la situation aurait tout intérêt à changer et les femmes à être un peu plus représentées.
Aujourd’hui, les femmes sont autant concernées par les questions relatives à la valorisation de leur patrimoine, à la préparation de leur retraite et à la transmission de leur capital à leur progéniture.
De ce fait, elles doivent avoir recours à des spécialistes financiers pour les aider à faire fructifier leur capital, bâtir une stratégie d’investissement patrimoniale et bénéficier d’une éducation financière de base qui les exposeraient aux différentes possibilités d’investissement qui s’offrent à elles.
Au sein des foyers en général, même si les revenus apportés par l’homme est bien souvent supérieur à ceux de la femme ; ce sont les femmes néanmoins qui tiennent habituellement les cordons de la Bourse.
Les tontines, telles que pratiquées sont de véritables stratégies financières individuelles et collectives, utilisées par les femmes pour économiser de l’argent mais aussi pour investir dans des projets individuels ou collectifs.
Plus généralement, il est reconnu que les femmes ont une vision des services financiers et du risque différent des hommes. L’aversion au risque des femmes transcende toutes les catégories et toutes les situations de famille.
Elles sont reconnues pour leur gestion prudente, rigoureuse et leur vision à long terme. En effet, les performances des portefeuilles d’actifs gérés par ces dernières sont souvent meilleures que celles des hommes.
En définitive, le filtre féminin reste une source de performance dans la gestion d’actifs comme dans la gestion d’une société ; de la petite startup à la grande entreprise cotée en réduisant très souvent les risques financiers.
Pour ce faire, la féminisation de la gouvernance des entreprises ne doit plus apparaitre comme une option, mais plutôt comme une nécessité.
Je souhaite à cette fin que nos Etats s’y attellent afin de placer les femmes au cœur du développement économique et social de nos différents pays.
Guy ABBY NOGUES, Banquier d’Affaires