Avec une croissance estimée entre 6,2 % et 6,3 % en 2025 et un taux d’inflation ramené à 0,8 %, le Togo s’impose comme l’une des économies les plus résilientes de la sous-région. Portée par des réformes structurelles ambitieuses, des investissements publics ciblés et une gestion maîtrisée des pressions inflationnistes, l’économie togolaise poursuit sa dynamique de stabilité et d’expansion.
Selon le Bulletin trimestriel d’informations sur les performances économiques et financières du Togo de septembre 2025, l’économie togolaise a affiché une performance solide au cours des dernières années, avec un taux de croissance de 6,5 % en 2024, confirmant sa capacité à résister aux chocs internes et externes.
Pour l’année 2025, les prévisions tablent sur une croissance comprise entre 6,2 % et 6,3 %, un niveau supérieur à la moyenne observée dans l’Union Économique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA). La nouvelle donne repose sur un ensemble de réformes structurelles mises en œuvre dans le cadre de la Feuille de route gouvernementale 2020-2025. Les secteurs des services, de l’industrie et des infrastructures figurent parmi les principaux moteurs de cette croissance. Un exemple emblématique de cette transformation est l’opérationnalisation de la Plateforme Industrielle d’Adétikopé (PIA), devenue en peu de temps un pôle de compétitivité essentiel. En contribuant à la valorisation locale des matières premières, notamment du coton et des produits agricoles, la PIA soutient non seulement la création d’emplois industriels mais aussi l’augmentation des exportations.
Parallèlement, le Togo a renforcé ses investissements dans les infrastructures logistiques, énergétiques et portuaires. Le Port autonome de Lomé, deuxième port à conteneurs d’Afrique subsaharienne, continue de jouer un rôle clé dans la dynamique économique nationale en facilitant les échanges régionaux et internationaux. Cependant, malgré ces performances encourageantes, plusieurs défis subsistent. Les autorités doivent consolider les acquis, mieux maîtriser les pressions sur les finances publiques et poursuivre les efforts de diversification pour transformer la croissance économique en développement durable.
Le renforcement du climat des affaires, la mobilisation des ressources internes et l’amélioration de la productivité agricole demeurent des priorités essentielles.
Inflation maîtrisée grâce à des politiques économiques ciblées
Le maintien de l’inflation en dessous du seuil communautaire de l’UEMOA constitue l’un des signaux les plus forts de la stabilité économique du Togo. En septembre 2025, le taux d’inflation s’est établi à 0,8 %, contre 1,1 % en août, confirmant la tendance baissière entamée depuis fin 2024. Cette performance place le pays parmi les mieux classés de la zone en matière de maîtrise des prix.
La baisse de 0,6 % du niveau général des prix s’explique principalement par la diminution du coût des produits alimentaires et boissons non alcoolisées (-2,9 %), ainsi que du transport (-2,5 %). L’arrivée sur les marchés des récoltes issues de la saison agricole a contribué à contenir les prix, réduisant ainsi les pressions sur le panier de consommation des ménages. La situation découle également d’un ensemble de mesures économiques et sociales mises en œuvre par les autorités. Le soutien renforcé à la filière agricole a permis d’augmenter la production et de limiter les fluctuations saisonnières des prix.
La politique de stabilisation des prix sur les produits de grande consommation – notamment les céréales, le gaz domestique et certains intrants – a joué un rôle déterminant dans la lutte contre l’inflation importée, particulièrement dans le contexte de perturbations des chaînes d’approvisionnement mondiales. Les allégements fiscaux ciblés et les aides directes aux ménages vulnérables ont également contribué à amortir les chocs liés au coût de la vie. Ces mesures ont permis de renforcer le pouvoir d’achat tout en soutenant la demande intérieure, moteur important de l’activité économique nationale. Grâce à ces politiques cohérentes, le Togo parvient ainsi à concilier dynamisme économique et stabilité des prix, un équilibre rarement atteint dans un environnement marqué par de fortes turbulences économiques globales.
Améliorer l’environnement des affaires
Le contexte économique sous-régional reste marqué par les incertitudes, notamment les tensions géopolitiques, l’évolution fluctuante des cours des matières premières et les risques climatiques affectant les rendements agricoles. Dans plusieurs pays de l’UEMOA, l’inflation demeure élevée et les finances publiques fragilisées par la hausse des dépenses sociales et sécuritaires. Dans ce paysage contrasté, le Togo fait figure de référence en matière de gestion macroéconomique.
La mise en œuvre de politiques budgétaires prudentes, associée à une stratégie de développement axée sur la transformation structurelle, permet au pays de maintenir une trajectoire de croissance élevée et stable. L’engagement du gouvernement à moderniser l’économie, améliorer l’environnement des affaires et renforcer la résilience des secteurs productifs constitue le socle de cette performance. Le Togo confirme ainsi sa volonté d’inscrire sa croissance dans la durée, en misant sur des réformes durables, la diversification économique et la valorisation du potentiel national.
