L'économiste du Togo

Economie résiliente & hausse des indicateurs d’intermédiation financière

La situation économique et financière au Togo en 2022 est marquée par une économie résiliente aux chocs externes et internes et une hausse des indicateurs d’intermédiation financière. C’est ce qui ressort des propos du ministre de l’Economie et des Finances, Sani YAYA, à la quatrième et dernière réunion ordinaire du Conseil National du Crédit (CNC) au titre de l’année 2022.

A quelques jours de la fin de l’année 2022, marquée par le conflit russo-ukrainien, avec ses effets négatifs sur la conjoncture économique mondiale. 

Que peut-on retenir des 12 mois de l’année sur les plans économique et financier ? Le ministre de l’Economie et des Finances, Sani YAYA, répond à cette interrogation au cours de son mot de bienvenue à l’ouverture des travaux de la quatrième et dernière réunion ordinaire du Conseil National du Crédit (CNC) au titre de l’année 2022, tenue à la Lomé le 22 décembre. Il ressort de son intervention, deux faits marquants au titre de l’année 2022.

Une économie résiliente aux chocs externes et internes

Le premier concerne la résilience de l’économie togolaise, nonobstant les chocs externes et internes. Le taux de croissance économique devrait ressortir à 5,8% pour l’année 2022, après la réalisation de 6% en 2021 et 2% en 2020. Aussi, la dette publique est contenue à 61% du Produit Intérieur Brut (PIB) à fin septembre 2022, pour une norme communautaire de 70%. 

Quant au taux d’inflation moyen, il s’est situé à 7,6% en glissement annuel sur les 11 premiers mois de l’année, en recul par rapport au niveau de 8,2% enregistré au premier trimestre 2022, en liaison essentiellement avec les différentes mesures prises par le gouvernement pour inverser la courbe des prix. 

Hausse des indicateurs d’intermédiation financière

Le second fait marquant au titre de l’année 2022 concerne la hausse des indicateurs d’intermédiation financière. Sur les neuf premiers mois de l’année 2022, il est noté plusieurs évolutions positives. Mais le ministre YAYA évoque trois faits principaux. 

Le premier concerne la forte progression des nouveaux concours accordés par les systèmes financiers décentralisés et les banques. En effet, le cumul des crédits accordés aux agents économiques par les systèmes financiers décentralisés a augmenté de 25% sur un an à 174 milliards. 

Quant aux banques, le montant total des nouvelles mises en place de crédits ordinaires a crû de 29% en glissement annuel à 778 milliards. La hausse est essentiellement portée par les crédits au secteur privé.  Les concours par crédit-bail ont également crû en un an de 39% à 16 milliards. Les financements par affacturage ont connu une augmentation, avec un encours qui est passé de 3 milliards à fin septembre 2021 à 10 milliards un an plus tard. 

Pour rappel, le 25 octobre 2022, l’Assemblée Nationale a adopté le projet de loi uniforme relative à l’activité d’affacturage dans les Etats membres de l’Union Monétaire Ouest Africaine. 

Ce texte permettra de favoriser le développement des financements adaptés aux problèmes de trésorerie des entreprises, en particulier des petites et moyennes entreprises. 

Ces concours financiers se sont accompagnés de la poursuite de l’assainissement du portefeuille de crédit des banques et des systèmes financiers décentralisés, avec des taux bruts de dégradation ressortis respectivement à 9% et 6% à fin septembre 2022, en repli de 6 et 2 points de pourcentage sur un an. Cette orientation baissière du taux de dégradation du portefeuille de crédit est sans doute un indicateur de crédits sains. 

Il est donc important de veiller à la qualité des crédits accordés, gage de la solidité du système financier et de sa profitabilité. Le deuxième fait positif observé en 2022 est le maintien de la rentabilité du secteur bancaire. En effet, le résultat net global des banques a presque doublé par rapport au niveau observé à la même période de l’année précédente, en liaison avec la hausse du Produit Net Bancaire et la réduction du coût du risque. 

Le résultat net global est passé de 15 milliards à fin septembre 2021 à 28 milliards un an plus tard. Enfin, le troisième fait concerne l’augmentation de l’offre de services de proximité par les banques et les systèmes financiers décentralisés. 

A fin septembre 2022, comparativement à un an plus tôt, le nombre d’agences bancaires a augmenté pour atteindre 245. De même, le nombre de points de services des systèmes financiers décentralisés a crû pour ressortir à 583 à fin septembre 2022.

Perspectives pour 2023

Pour 2023, l’argentier national souhaite que les banques et les systèmes financiers décentralisés puissent relever les défis tels que l’accroissement des financements aux micros, petites et moyennes entreprises à des coûts abordables ; l’augmentation du financement des secteurs de l’agriculture et de l’habitat ; le renforcement de la digitalisation des services financiers ; et l’amélioration continue de la qualité des services financiers. 

Il fait remarquer s’agissant particulièrement de la qualité des services financiers, que toutes les dispositions sont prises pour l’opérationnalisation diligente de l’Observatoire y relatif.

Partager

Laisser un commentaire

Catégories

Autres articles

Quatre filiales de Ecobank sacrées Banque de l’année aux « Bank of the Year Awards 2024 »

décembre 6, 2024

Les filiales de Ecobank au Cameroun, en Guinée équatoriale, au Liberia et au Togo se sont distinguées en décrochant le...

 Les experts s’inquiètent de la vulnérabilité des FinTech

décembre 4, 2024

L’évolution des progrès technologiques s’accompagne de défis importants qui doivent être relevés. Les plateformes numériques qui favorisent l’inclusion financière deviennent...

Relever le défi du financement bancaire de la PME togolaise

décembre 5, 2024

Le vendredi, 22 novembre 2024, le Premier Ministre de la République Togolaise, Victoire Dogbé a donné le coup d’envoi de...

Des politiques et des partenariats innovants sont essentiels à la mise en œuvre de la ZLECAf

décembre 4, 2024

Des politiques innovantes et des partenariats solides sont essentiels à la mise en œuvre de l’Accord de libre-échange continental africain...