Réunis à Ouagadougou du 14 au 16 avril 2025, les acteurs économiques et institutionnels de l’UEMOA examinent une nouvelle stratégie de financement destinée aux Très Petites, Petites et Moyennes Entreprises (TPE/PME) de l’Union. Cette initiative portée par la Chambre Consulaire Régionale (CCR-UEMOA) vise à renforcer l’écosystème entrepreneurial et à faciliter l’accès au crédit dans un contexte marqué par de fortes contraintes financières.
L’atelier technique de validation du nouveau dispositif de financement a été officiellement lancé ce 14 avril 2025 par Mme Lydie ZONGO SANON, Directrice Générale de l’Artisanat du Burkina Faso, représentant le Ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat. À ses côtés figuraient d’éminents représentants : M. Adama TRAORE, représentant la Présidente de la CCR-UEMOA, M. Paul Koffi KOFFI, Commissaire de l’UEMOA en charge du développement de l’entreprise, et M. Seydou TOU, Directeur Général de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Burkina Faso. L’objectif de cette rencontre est d’examiner les conclusions de l’étude de faisabilité menée pour la mise en place d’un mécanisme adapté aux besoins spécifiques des entreprises artisanales, agro-sylvo-pastorales et industrielles de petite taille. Le dispositif proposé, reposant sur l’implication des Caisses des Dépôts et de Consignations ou structures similaires, ambitionne de combler le déficit de financement dont souffrent les entreprises de l’espace UEMOA.
Entrepreneuriat communautaire résilient
La problématique de l’accès au financement reste une barrière majeure pour le développement des TPE/PME dans la région. Selon le Commissaire Paul Koffi KOFFI, seulement 22 % de ces entreprises accèdent à un financement bancaire, un chiffre nettement en dessous de la moyenne de l’Afrique subsaharienne (35 %). Le dispositif en cours d’élaboration représente donc une avancée stratégique : il pourrait permettre de canaliser les ressources vers les acteurs économiques les plus vulnérables, tout en soutenant l’essor d’un entrepreneuriat communautaire résilient.

Adama TRAORE, au nom de la Présidente de la CCR-UEMOA, a insisté sur la nécessité de concevoir un outil sur mesure, capable de répondre aux réalités du terrain. L’ambition est claire : renforcer les capacités de transformation structurelle des économies des États membres de l’Union par un meilleur accès au crédit, vecteur d’innovation, d’emplois et de croissance durable.
Faire émerger une économie régionale plus inclusive

Cet atelier s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du Plan Stratégique 2020-2030 de la CCR-UEMOA. En ligne avec sa mission de promotion de l’entrepreneuriat communautaire, la Chambre Consulaire Régionale entend jouer un rôle pivot dans le renforcement des chaînes de valeur régionales et l’inclusion économique des petites structures. Les travaux, qui se sont achevés le 16 avril 2025, réunissaient une large palette d’acteurs : représentants de la BCEAO, de la BOAD, de la BAD, des ministères des finances des États membres, des partenaires techniques et financiers ainsi que des représentants du secteur privé communautaire. Les conclusions de cet atelier viendront enrichir le rapport final qui servira de base au déploiement du futur dispositif de financement régional. Avec cette initiative, la CCR-UEMOA confirme son engagement à faire émerger une économie régionale plus inclusive, innovante et résiliente, en phase avec les objectifs de développement durable de l’Union.
Contribuer à relancer les investissements privés

Le dispositif en cours de conception s’inscrit dans une logique de réduction des asymétries d’accès au capital. En mobilisant les Caisses des Dépôts et de Consignations – souvent perçues comme des outils puissants de financement du développement –, la CCR-UEMOA explore un modèle de financement hybride et structurant, capable de canaliser l’épargne publique et privée vers des secteurs productifs. Ce choix stratégique permettrait également de réduire la dépendance vis-à-vis du secteur bancaire traditionnel, souvent réticent à prêter à des structures jugées à haut risque.
Sur le plan macroéconomique, ce mécanisme pourrait contribuer à relancer les investissements privés, améliorer l’environnement des affaires et renforcer la compétitivité des économies locales. En favorisant la structuration du secteur informel, il participerait aussi à l’élargissement de la base fiscale et à la soutenabilité budgétaire des États membres. Dans une période marquée par les transitions climatiques et numériques, un tel dispositif peut devenir un vecteur d’accélération de la transition économique verte et inclusive, en soutenant les initiatives durables dans l’agro-industrie, l’artisanat, ou encore les énergies renouvelables.