L'économiste du Togo

La BRVM se renforce dans la finance verte

La Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM) et le Global Green Growth Institute (GGGI) ont signé, le 25 avril 2024, un protocole d’accord visant à accentuer leur collaboration.

 Il s’agit de renforcer les capacités des acteurs du marché financier régional de l’UEMOA et de faciliter l’émission d’obligations vertes, sociales et durables (ESG) dans les pays de l’Afrique de l’Ouest.

« Nous voulons compter sur le GGGI pour nous aider à financer un certain nombre de projets verts que nous pourrons avoir. »

Ce partenariat bénéficiera aux huit pays de l’UEMOA : Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal, Togo. 

Il permettra l’élaboration de programmes de sensibilisation et de formation sur mesure, sur les opportunités et les approches liées à l’émission d’obligations durables et vertes. 

Ces programmes de formation seront offerts aux parties prenantes, y compris les institutions financières, les investisseurs, les participants au marché et les émetteurs potentiels, afin d’intégrer les pratiques de financement durable dans leurs activités.

« Face aux enjeux du développement durable, la BRVM a défini une stratégie visant à susciter, dans l’UEMOA, le recours aux instruments financiers adaptés. 

Sa mise en œuvre s’est déjà traduite par la signature d’un accord de coopération avec la Bourse de Luxembourg en 2022. 

Cette Bourse faisant partie des leaders mondiaux dans ce domaine », a déclaré Edoh Kossi Amenounve, directeur général de la BRVM.

« Alors que nous avançons ensemble, réaffirmons notre engagement envers les principes de durabilité, d’innovation et de collaboration. 

En unissant nos forces, nous pouvons catalyser un changement positif et créer un avenir meilleur pour les générations à venir » a indiqué Kyung-Nam Shin, directeur général adjoint du GGGI.

Lequel a appelé à « lutter ensemble pour un avenir plus vert, plus résilient et plus prospère ».

Une cérémonie de signature s’est déroulée sous la présidence du ministre ivoirien de l’Environnement, du développement durable et de la transition écologique, Jacques Konan Assahore. 

Qui considère que cet accord « démontre, de manière éloquente, que le travail accompli pour étendre et intensifier la croissance verte et catalyser des partenariats porte ses fruits ». 

Le ministre considère que ce protocole d’accord constitue le point de départ de la volonté affirmée des pays de l’UEMOA de se tourner vers des sources de financement innovantes pour combler les besoins exprimés. 

« L’enjeu est de taille pour la Côte d’Ivoire et les autres pays car si rien n’est fait, ils perdront des points de croissance à l’horizon 2030 », souligne un communiqué de la BRVM qui, lyrique, en conclut : « Finançons massivement la transition écologique pour sauver notre planète. »

Selon les Nations unies, en effet, le déficit de financement des ODD en Afrique est d’environ 1 600 milliards de dollars, à horizon 2030.

C’est pourquoi le continent aurait besoin de financements supplémentaires à hauteur de 194 milliards $ par an pour atteindre les ODD à cette échéance, un déficit annuel qui équivaut à 7% du PIB de l’Afrique, 34% de ses investissements (en 2021), et à moins de 0,2% du stock mondial d’actifs financiers et 10,5% du stock africain.

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