Léconomiste du Togo

Perspectives économiques: Le Togo mise sur la résilience et la réforme pour «tenir bon»


À Lomé, le ministre des Finances et du Budget, Essowè Georges Barcola, a ouvert, le vendredi 19 décembre, un séminaire consacré aux perspectives économiques de l’Afrique subsaharienne, aux côtés de son collègue de l’Économie et de la Veille stratégique, Badanam Patoki.

Une rencontre pour examiner le rapport du FMI, édition octobre 2025, intitulé « Tenir bon », et traduire ses analyses en orientations concrètes pour le Togo. Le séminaire de présentation des perspectives économiques de l’Afrique subsaharienne expose une dynamique de dialogue et de réflexion autour du rapport du Fonds monétaire international (FMI), publié en octobre 2025. Intitulé « Tenir bon », ce document de référence dresse le tableau d’une région confrontée à de multiples chocs — pressions budgétaires, tensions géopolitiques, insécurité régionale, dérèglements climatiques — mais qui fait néanmoins preuve d’une résilience remarquable. Pour le ministre des Finances et du Budget, cette rencontre va bien au-delà d’un simple exercice académique. Elle vise à mieux comprendre les dynamiques économiques régionales et mondiales afin d’orienter efficacement les politiques publiques nationales. « La rencontre de ce jour s’inscrit dans la continuité du dialogue engagé avec nos partenaires pour traduire l’analyse en action, les chiffres en orientations et les tendances en décisions », a-t-il souligné en lançant les travaux. Dans son intervention, Essowè Georges Barcola a rappelé que, malgré un contexte international fragile, l’Afrique subsaharienne continue d’avancer, de s’adapter et d’innover. Le Togo, en particulier, reste engagé sur la voie de la transformation structurelle et de la croissance inclusive, en cohérence avec les recommandations du FMI et les priorités nationales de développement.


Résilience togolaise et choix budgétaires structurants


S’appuyant sur les conclusions du rapport « Tenir bon », le ministre a mis en avant la capacité de résilience de l’économie togolaise. Citant le Président du Conseil, SEM Faure Essozimna Gnassingbé, il a rappelé que le pays évolue dans un environnement difficile, marqué par la crise climatique, la baisse de l’aide internationale et les tensions sécuritaires. « Cependant, notre résilience est réelle, la croissance reste robuste et notre cadre macroéconomique est solide », a-t-il affirmé. La performance est, selon lui, le fruit de réformes ambitieuses engagées sous la très haute direction du Chef de l’État, visant à soutenir les secteurs primaire, secondaire et tertiaire. Toutefois, le ministre n’a pas occulté les défis persistants, notamment la fragilité budgétaire, le niveau de la dette publique et certaines vulnérabilités internes. Dans cette perspective, le projet de loi de finances pour l’exercice 2026,

actuellement en discussion au Parlement, apparaît comme un instrument central de la stratégie gouvernementale. Il met l’accent sur la consolidation budgétaire avec un objectif clair : ramener le déficit à 3 % du PIB, conformément aux engagements communautaires de l’UEMOA. Pour atteindre cet objectif, plusieurs leviers sont actionnés : le renforcement de la mobilisation des recettes à travers la poursuite des réformes de l’Office Togolais des Recettes, l’accélération de la digitalisation et l’introduction de la facturation électronique ; la maîtrise et la transparence de la dette publique, avec la publication trimestrielle de ses statistiques ; et la rationalisation des dépenses de fonctionnement de l’État, notamment par la dématérialisation des procédures de passation des marchés publics. Parallèlement, les investissements sociaux seront maintenus et renforcés pour améliorer la protection sociale et les conditions de vie des populations les plus vulnérables.


Le FMI, partenaire des réformes économiques


Ce séminaire intervient quelques semaines après les Assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale, tenues à Washington du 13 au 18 octobre. Ces rencontres ont permis au Togo de consolider son partenariat stratégique avec les deux institutions, dans un esprit de croissance inclusive et de transformation structurelle. Essowè Georges Barcola a salué l’engagement constant du FMI dans l’accompagnement des réformes visant l’assainissement des finances publiques. « Les analyses du FMI jouent un rôle central dans l’orientation de nos actions et la prévention des risques économiques mondiaux », a-t-il déclaré, remerciant également les institutions financières nationales, régionales et internationales pour leur soutien. Les enseignements du rapport « Tenir bon » apparaissent comme autant d’invitations : à poursuivre les réformes, à renforcer la résilience et à consolider les fondamentaux économiques.

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