La Banque africaine de développement (BAD), dans son nouveau rapport publié le 18 janvier dernier et intitulé « Performances et perspectives macroéconomiques de l’Afrique » révèle que le Togo est un modèle de mobilisation de recettes intérieures.
Tigossou Midas
Le Togo offre un bel exemple en matière d’amélioration de la mobilisation des ressources, en réussissant à consolider ses recettes fiscales, selon l’institution panafricaine de financement. Ces dernières sont ainsi passées de 14,8% du PIB en 2019, avant la pandémie de la Covid-19, à 15,5% du PIB en 2021, avant de s’établir à 15% du PIB un an plus tôt.
Selon les estimations de la BAD, les recettes fiscales togolaises atteindraient 15,9% du PIB en 2022, encore une fois supérieures à la moyenne africaine de 13,9% sur la même période.
L’Etat togolais récolte ainsi les fruits des réformes ambitieuses entreprises dans le cadre de la mobilisation des recettes intérieures, avec le concours de partenaires multilatéraux dont la BAD.
Parmi les réformes fiscales novatrices, on peut citer la création de l’Office togolais des recettes (OTR) en 2012, dont l’objectif global est d’améliorer l’administration de la collecte des impôts en la confiant à une administration fiscale capable d’appliquer de façon efficace, transparente et impartiale la législation fiscale.
Il a notamment permis aux services fiscaux d’enregistrer une augmentation de 26% à 766 millions de dollars de leurs recettes en 2015, soit un an seulement après sa mise en œuvre opérationnelle.
Analyse
Pour l’économiste AGLE Koku Silvère « cette mobilisation des ressources intérieures du Togo est le fruit des réformes novatrices dans lesquelles le gouvernement togolais s’est lancé avec de nombreux systèmes de collecte des impôts tels que le système de recouvrement direct, le système de déclaration et de paiement des impôts en ligne qui ont permis par exemple la réduction des coût de conformité fiscale volontaire des contribuables et de professionnaliser l’administration des recettes publiques et une augmentation des recettes en espèces »
« Cette mobilisation a pour objectif de fournir à l’Etat les ressources financières inhérentes pour le financement des grands travaux que le gouvernement a engagé qui concourront à une croissance économique souhaitable » L’économiste prévient « la non réalisation des objectifs constituerait une limite pour ce modèle qui est destiné à mobiliser les ressources financières idoines pour le financement des dépenses…
si cette ressource mobilisée est utilisée à bon escient en terme de réalisation, le pouvoir d’achat des togolais n’aura pas de problème mais sera plus en bon état. »
Le rapport
Les Performances et perspectives macroéconomiques de l’Afrique est une nouvelle publication du Groupe de la Banque africaine de développement, qui paraîtra deux fois par an aux premier et troisième trimestres.
Cette publication offre aux décideurs, aux investisseurs internationaux, aux chercheurs et aux autres partenaires au développement une évaluation à jour et fondée sur des données probantes des dernières performances macroéconomiques du continent et de ses perspectives à court et moyen terme, dans un contexte d’évolution dynamique de l’économie mondiale.
Ce nouveau rapport présente des prévisions et des analyses issues de l’observation des évolutions macroéconomiques régionales et mondiales.
Cette première édition de Performances et perspectives macroéconomiques prend acte des difficultés auxquelles sont confrontées les économies africaines pour naviguer dans le dédale des risques mondiaux multiples et imbriqués.
Le rapport préconise des actions politiques audacieuses à l’échelle nationale, régionale et mondiale, afin d’aider les économies africaines à atténuer les risques cumulés.