Le Mouvement de Libération Nationale Freedom Togo-MNL, lancé en juillet 2024 pour offrir une alternative politique au Togo, subit déjà sa première grande déchirure. Le vice-président François Boko a annoncé son départ le 28 janvier 2025, dénonçant une infiltration des services togolais qui compromettrait l’indépendance et l’intégrité des objectifs du mouvement.
« Dans l’impossibilité de préserver l’indépendance et l’intégrité des objectifs de Freedom Togo-MNL, le vice-président et son courant politique ont le regret de se retirer de toutes les instances à compter de la date de signature du présent communiqué » a déclaré François Boko pour qui, le mouvement, qui a vu le jour le 20 juillet 2024, a été profondément infiltré par des éléments étatiques, ce qui a permis de dicter son agenda et de semer des divisions internes insurmontables.
Freedom Togo-MNL, porté par des figures emblématiques de la diaspora togolaise telles que Koffi Yamgnane et Jean-Sylvanus Olympio, était initialement perçu comme un espoir pour une opposition unie et renouvelée. Toutefois, la démission de Boko vient rappeler que les tensions internes et les luttes de pouvoir continuent de fragiliser les coalitions opposées au pouvoir en place.
Le départ de François Boko n’est que le reflet des divisions persistantes au sein de l’opposition togolaise. Cette rupture expose une fois encore une réalité récurrente de la scène politique nationale : la difficulté de maintenir une coalition homogène face aux pressions externes et aux ingérences. L’infiltration alléguée par des services gouvernementaux illustre un problème de crédibilité et d’autonomie qui mine l’efficacité de l’opposition depuis des lustres.
Cette fracture interne risque de compromettre la capacité du mouvement à se présenter comme une alternative crédible et à mobiliser l’appui populaire. Par ailleurs, la dispersion des forces d’opposition affaiblit non seulement la contestation politique, mais pourrait également renforcer la position du pouvoir en place en minimisant la cohésion des partis d’opposition.
Depuis sa création en juillet 2024, Freedom Togo-MNL se voulait être un symbole de renouveau pour l’opposition togolaise, en rassemblant des forces issues de la diaspora et de la société civile pour offrir une vision alternative. Cependant, le paysage politique togolais est marqué par une longue histoire de divisions au sein des mouvements d’opposition, lesquelles entravent souvent leur capacité à contester efficacement le pouvoir en place.
Dans ce climat politique, la démission de Boko intervient comme un signal d’alarme sur les défis liés à l’indépendance des mouvements de contestation et à la nécessité de préserver une stratégie unifiée. La consolidation d’une opposition forte et cohérente reste un enjeu majeur pour le Togo, qui, pour progresser vers une gouvernance démocratique plus inclusive, doit surmonter ces fractures internes.
Joël Yanclo